AFFAIRE WOERTH - BETTENCOURT : UN MAGISTRAT SOUPCONNE ETRE A L'ORIGINE DES FUITES ET RENSEIGNEMENTS

Conseiller pénal de la ministre de la Justice Michèle Alliot-MarieDavid Sénat, a été limogé.

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Le renseignement français aurait enquêté sur les "fuites" de l'affaire dans la presse. Un magistrat, soupçonné d'être à l'origine de ces renseignements, aurait été limogé. Le parquet de Paris a, lui aussi, ouvert une enquête sur ces fuites.

 

 

Les services de renseignement français ont-ils enquêté sur les "fuites" concernant l'enquête sur les liens entre Eric Woerth et Liliane Bettencourt ? Le site nouvelobs.com affirme que ces recherches, des plusdiscrètes, ont été menées clandestinement par la Direction centrale du renseignement intérieur. Et qu'elles ont amené le limogeage du conseiller pénal de la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, David Sénat, identifié comme la source des médias. D'autres titres de la presse assurent que des écoutes téléphoniques auraient été menées, ou que les enquêteurs auraient examiné les factures détaillées de téléphone de certaines personnes pour identifier les sources des journalistes.

Du côté du ministère de l'Intérieur, pas de commentaire. Interrogé sur Europe 1 dimanche, Eric Woerth a affirmé n'être au courant de rien. Le cabinet de la ministre de la Justice a confirmé pour sa part que le magistrat David Sénat, qui était en poste aux cabinets de Michèle Alliot-Marie depuis 2003, à la Défense, à l'Intérieur, puis à la Justice, l'avait quitté au 1er septembre mais a démenti tout lien avec l'affaire Woerth. David Sénat sera désormais chargé d'une mission de préparation de l'installation d'une cour d'appel à Cayenne en Guyane, a-t-on expliqué. "La longévité de M. Sénat comme conseiller est exceptionnelle et quasi-unique et ça faisait plusieurs années qu'il pensait à retourner sur le terrain", a expliqué un porte-parole.

Les ambiguïtés du rôle de la DCRI

Les développements de l'enquête sur la fortune Bettencourt ont alimenté tout l'été une pression politique sur Eric Woerth, chargé du dossier des retraites. Il est apparu notamment que la police avait découvert une lettre d'Eric Woerth demandant la Légion d'honneur pour Patrice de Maistre, gestionnaire de la fortune de la milliardaire, qui a embauché la femme du ministre et finançait légalement l'UMP. Les dépositions ont largement été publiées par les médias. David Sénat était susceptible d'avoir accès à ce dossier conduit par le parquet de Nanterre, puisqu'il fait l'objet de rapports au ministère via sa hiérarchie, le parquet général de Versailles.

La DCRI, désignée comme à l'origine de cette enquête et donc de la sanction frappant  David Sénat, résulte de la fusion de la DST et des Renseignements généraux et a pour mission notamment le contre-espionnage et la lutte contre le terrorisme. En début d'année, le même service avait reconnu avoir mené une autre enquête confidentielle sur l'origine des rumeurs d'infidélité de Carla Bruni, épouse du président de la République, évoquant la nécessité de déjouer une éventuelle manoeuvre de déstabilisation. L'opposition de gauche et le centre avaient alors critiqué cette utilisation de la DCRI, estimant que le président utilisait un service de police dédié à la sécurité du pays pour ses affaires personnelles.

Le parquet de Paris a par ailleurs indiqué dimanche avoir ouvert une enquête préliminaire de police séparée sur les fuites pour violation du secret de l'enquête, confiée à l'Inspection générale des services (IGS, la "police des polices"). Elle fait suite à la plainte de Fabrice Goguel, avocat fiscaliste de Liliane Bettencourt.

SOURCE : TF1 News