ONU - 23 sept 2010 : BARACK OBAMA PLAIDE POUR L'INSCRIPTION D'UN ETAT PALESTINIEN INDEPENDANT

"Nous pourrons accueillir un nouveau membre dès l'an prochain : un Etat Palestinien indépendant"

obama.onu.jpg

Si les membres des Nations unies appuient ses efforts de paix au Proche-Orient, "quand nous reviendrons ici l'année prochaine, nous pourrions avoir un accord qui nous mènera à accueillir un nouveau membre des Nations unies : un Etat de Palestine indépendant, vivant en paix avec Israël", devrait déclarer Barack Obama, jeudi 23 septembre, devant l'Assemblée générale des Nations-Unies, selon les extraits de son discours publiés par la Maison Blanche. La déclaration se veut choc et montre que le président américain souhaite peser de tout son poids dans les efforts de paix au Proche-Orient. Il devrait aussi appeler les principaux protagonistes de la région à puiser dans la tradition de tolérance du judaïsme, du christianisme et de l'islam pour forger un traité de paix

.

Cet engagement diplomatique de Barack Obama pour arriver à forger une paix entre Israéliens et Palestiniens arrive à un moment crucial des négociations entre les deux parties. Elles n'ont repris que depuis début septembre, sous la houlette des Etats-Unis et de M. Obama lui-même, et un moratoire sur les colonisations en Cisjordanie occupée arrive à expiration à la fin du mois. Les Palestiniens ont fait de sa reconduction une condition indispensable à la poursuite du dialogue.

SANS ACCORD, IL FAUDRA ATTENDRE LA PROCHAINE GÉNÉRATION

M. Obama devrait admettre que dans les deux camps ceux qui sont opposés à la paix vont tenter de faire achopper les négociations "à coups de mots acerbes et de bombes" et il notera également que nombre de personnes pensent que la paix est impossible. "Mais considérez un instant l'alternative. S'il n'y a pas d'accord les Palestiniens ne connaîtront jamais l'orgueil et la dignité que confère un Etat. Les Israéliens ne connaîtront jamais la certitude et le sens de la sécurité que vous donnent des voisins souverains et stables qui se sont engagés à vivre ensemble. Les dures réalités de la démographie s'imposeront et plus de sang sera versé", devrait dire le président, soulignant que si son initiative échoue, il faudra sans doute attendre qu'une génération passe avant d'espérer négocier à nouveau.

Le président Obama va également tenter d'inciter les pays arabes à faire plus pour soutenir le nouveau processus, les Etats-Unis estimant que jusque-là ils se sont surtout payés de mots. "Dans cette salle vous êtes nombreux à vous dire amis des Palestiniens. Mais ces déclarations doivent maintenant être appuyées par des actes", devrait dire M. Obama. "Ceux qui ont apposé leur signature sur l'initiative de paix arabe devraient saisir cette occasion pour en faire une réalité en appliquant la normalisation que le document promet à Israël." "Ceux qui sont impatients de voir la naissance d'un Etat palestinien indépendant devraient cesser de détruire Israël", devrait encore dire le président.

Cet engagement vient de plus à un moment de fragilité politique dans son pays, alors que son parti démocrate craint une déroute aux élections législatives de novembre.

UNE MAJORITÉ DE PALESTINIENS FAVORABLES AUX NÉGOCIATIONS DE PAIX

Un sondage publié jeudi par le Jerusalem Media and 

Communications Centre, une agence de presse palestinienne, montre que les Palestiniens sont en majorité favorables à la reprise des négociations de paix avec Israël. Pour 54,3 % des personnes interrogées, la décision de relancer le dialogue direct avec les Israéliens au début du mois "sert les intérêts du peuple palestinien", révèle l'enquête. Selon le même sondage, près de 60% sont hostiles à des "opérations militaires contre des cibles israéliennes".

Toutefois, le pessimisme prévaut quant aux chances d'aboutir à un règlement final, avec 55,7 % de Palestiniens estimant que les pourparlers de paix n'apporteront "pas de changement significatif du statu quo," contre 38,3 % anticipant un changement. Un sondage israélien récent montrait que les Israéliens sont encore plus sceptiques, 71 % ne croyant pas que les discussions directes relancées le 2 septembre sous la houlette des Etats-Unis déboucheront sur un accord de paix

SOURCE : LeMonde.fr