AN - RISQUES SISMIQUES : ALFRED MARIE-JEANNE DEMANDE L'AMPLIFICATION DES MESURES DE PREVENTION

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" Madame la Ministre, c'est  ma septième question sur ce sujet préoccupant "


 
Question au gouvernement du député Alfred MARIE-JEANNE


 mercredi 30 mars 2011
 

Assemblée Nationale. 30 mars 2011. La question s’adresse à Madame Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, Ministre de l’Ecologie, du Développement durable, des Transports et du Logement.

 

Madame la Ministre

Le drame nippon, suite au séisme du 11 mars 2011 et de ses conséquences désastreuses, ne peut nous laisser indifférent à plus d’un titre.

Toute proportion gardée, la Martinique n’est nullement à l’abri car elle se situe dans une zone à risques cumulés : sismique, tsunamique, cyclonique, volcanique…

Cette vulnérabilité n'est plus à démontrer. 

Les dysfonctionnements signalés à maintes reprises par les élus quant à la gestion des risques naturels dans les départements d'outre-mer, sont confirmés dans un récent rapport de la Cour des Comptes .

Citons en particulier :

  1. l Des hôpitaux, écoles, casernes de pompiers, le centre interrégional de Météo-France et l'observatoire sismologique toujours pas aux normes. 
  2. l   Un plan ORSEC inachevé,
  3. l   Un régime CAT-NAT (Catastrophe Naturelle) insuffisant, 
  4. l   Un réseau opérationnel d'alerte au tsunami embryonnaire, 
  5. l   Un plan de secours spécialisé '' tsunami '' inexistant, 

De plus, l'Unesco a souligné la nécessité de renforcer la préparation, les plans d'évacuation suite à la première simulation d'alerte au tsunami réalisé par 34 pays de la Caraïbe le 23 mars 2011.

Devant l'ampleur de la tâche à accomplir, le Conseil Régional de MARTINIQUE, sous ma présidence, a formé une centaine d’ingénieurs et d’architectes dans le domaine du parasismique, construit quatre lycées sur isolation à la base, accordé une aide  pour la mise aux normes de maisons individuelles, de petits collectifs et divers centres hospitaliers tant publics que privés.

Madame la Ministre, c'est  ma septième question sur ce sujet préoccupant.

Ne serait-il pas opportun d’amplifier ces mesures de prévention, de formation et de construction hors toute polémique, toute surenchère et toute réplique ?


Mme Marie-Luce Penchard, ministre chargée de l'outre-mer. Monsieur le député Alfred Marie-Jeanne, le Gouvernement est pleinement conscient de l’enjeu et du risque sismique aux Antilles.

Depuis 2007, un plan séisme a été mis en place. À l’occasion de son déplacement à Haïti, le Président de la République s’est d’ailleurs prononcé, à Fort-de-France, pour sa dynamisation. Ce plan ? Il a permis de réaliser des diagnostics de vulnérabilité sur des milliers de bâtiments et le financement de programmes de mise aux normes des logements sociaux en Martinique et en Guadeloupe : plus de mille logements sont concernés dans chacun des départements.

S’agissant des bâtiments publics, je tiens à vous informer, monsieur le député, que les travaux des centres de secours sont bien engagés en Guadeloupe et en Martinique. Pour les établissements scolaires, des travaux font l’objet de conventionnements avec l’État pour un montant de 180 millions d’euros. L’État participe au financement à hauteur de 50 %, l’Europe apporte 20 % et le fonds de prévention des risques naturels, dit « fonds Barnier », intervient pour un montant de plus de 16 millions d’euros. 

Vous avez cependant raison : il faut aller plus loin et plus vite. Pour ce faire, il convient de régler la question de la maîtrise d’ouvrage avec les collectivités locales. C’est la raison pour laquelle, avec Nathalie Kosciusko-Morizet, nous allons très prochainement proposer de contractualiser des programmes pluriannuels avec l’État et mettre en place des cellules conjointes d’assistance technique pour accompagner les petites collectivités dans le montage des projets.

Avec Xavier Bertrand, lors d’un prochain déplacement, nous annoncerons des mesures concernant les établissements hospitaliers. J’ai eu l’occasion de m’entretenir de ce sujet avec le Premier ministre.

Au plan international, une réunion est également prévue au mois d’avril en vue de la création d’un centre régional d’alerte au tsunami, qui sera établi à Porto Rico.

Enfin, comme vous l’avez souligné, monsieur le député, un système d’alerte a été mis en place dès 2005. Un exercice qui s’est déroulé le 23 mars, a montré qu’il fonctionnait.

Nous sommes mobilisés. Nous voulons aller beaucoup plus loin pour protéger nos compatriotes ultramarins.