LES JEUNES AU CENTRE DE LA CAMPAGNE PRESIDENTIELLE

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L'appel du 21 avril


 
place les jeunes au centre du jeu politique
 


Un collectif invite les candidats aux primaires socialistes et écologistes à placer la jeunesse au centre de leur campagne. L'appel a déjà récolté plus de 200 signatures

Par CHLOÉ BOSSARD

 

Bruno Laforestrie le sait, son projet est ambitieux. Entouré d'une trentaine de compères, le fondateur de la radio Générations 88.2 s'apprête à lancer un «pacte générationnel», à l'intention des candidats aux primaires socialistes et écologistes. Leur but : faire de la jeunesse un enjeu majeur de la campagne présidentielle.

Librement inspirée du «pacte écologique» lancé par Nicolas Hulot lors des présidentielles de 2007, la démarche se veut citoyenne. «Nous ne sommes pas là simplement pour mettre un euro dans la machine et voter, explique Bruno Laforestrie, nous demandons aux candidats de prendre en compte nos idées, et nous surveillerons les engagements pris.»

Le 21 avril sera lancé publiquement l'appel du même nom, lors d'une soirée au Cabaret sauvage, à Paris. Vingt-et-une propositions seront alors énoncées. Le collectif souhaite notamment réglementer la fiscalité sur les successions, concevoir des programmes ciblés pour chaque tranche d'âge sur l'audiovisuel public, et mettre en place un «bouclier entrepreneurial» pour faciliter aux moins de 45 ans l'accès aux postes de dirigeants. «Il faut se poser la question de la relève: qui prendra la place des baby-boomers à la tête des PME?», interroge l'initiateur du pacte.

Egalement sur la table, la question de l'âge des députés : le collectif entend introduire des pénalités pour en rajeunir les membres. «Actuellement la moyenne est à 59 ans, mais à cet âge on ne peut pas comprendre tous les enjeux de la société», argue Bruno Laforestrie du haut de ses 38 ans.

Désigner un candidat unique à gauche

Le choix de la date n'est évidemment pas un hasard. En rappelant la présence de Jean-Marie Le Pen au second tour des élections de 2002, la bande veut interpeller l'électorat afin d'enrayer «la montée en puissance d'idéologues conservateurs comme Eric Zemmour». Or, l'abstention fait le jeu des extrêmes. Faire en sorte que les jeunes s'intéressent à la politique serait donc le moyen de lutter contre l'extrême droite.

Derrière cette ligne directrice, le texte de l'appel s'enflamme. Il réclame la désignation d'un candidat unique pour tous les partis de gauche dès le premier tour, «grâce à des primaires ouvertes.» Un tantinet idéalistes, les membres du collectif? «Plutôt idéologues», rectifie Bruno Laforestrie, sûr de lui.

L'initiative pourrait paraître anecdotique, voire absurde, si l'appel du 21 avril n'avait pas réuni plus de 200 signataires avant son lancement officiel. Parmi les premiers séduits, le député européen Daniel Cohn-Bendit, la présidente du Mouvement des jeunes socialistes Lauriane Deniaud, ou encore le président du président du think-tank Terranova Olivier Ferrand.

La jeunesse s'impose d'ores et déjà comme l'un des thèmes de la campagne. Le programme du PS inclue notamment la création de 300 000 «emplois d'avenir». Dimanche, François Hollande déclarait vouloir en faire «l'orientation principale» de son projet pour 2012. En écho, Nicolas Hulot déclarait mercredi matin à Sevran: «Les jeunes, la mutation de notre société ne s'effectuera pas sans vous.» Fort de cette dynamique, le collectif espère franchir le millier de signatures avant le mois de juin.

D'ici là, plusieurs réunions doivent inviter les candidats à débattre. Pour toucher le grand public, une chanson posant vingt-et-une questions sur «la France d'après 2012» sera enregistrée sur un air du rappeur 50 Cent.

SOURCE :  LIBERATION