«Notre espoir d'avoir découvert la source responsable des cas de syndrome hémolytique et urémique (SUH), ne s'est malheureusement pas réalisé à travers ces premiers résultats», a déclaré à la presse Cornelia Prüfer-Storcks, chargée des questions de santé à la Ville de Hambourg.
Les résultats de tests sur deux autres concombres ne sont pas encore connus. «La source de l'intoxication n'a toujours pas été identifiée», a-t-elle poursuivi.
Hambourg avait été la première, jeudi, à porter le soupçon sur des concombres espagnols importés, ce qui a suscité l'ire de Madrid.
Des analyses sont également en cours en Espagne sur des concombres issus de culture sous serre en Andalousie, dans les exploitations d'où proviennent les concombres analysés à Hambourg. Les résultats ne seront pas connus avant mercredi.
La Commission européenne, qui rassemblait des experts à Bruxelles ce mardi, n'a pas non plus trouvé la source de la contamination. Elle a établi, en revanche, que l'origine de l'épidémie est une espère rare de la bactérie, l'E.coli 0104, un agent pathogène lié aux légumes.
Des tests sont en cours pour déterminer si cette souche 0104 est présente dans les lots de concombres contaminés par la bactérie E, a-t-il ajouté.
Première victime en Suède
Une femme d'une cinquantaine d'années, contaminée par la bactérie Eceh lors d'un séjour en Allemagne, est morte mardi dans un hôpital du sud-ouest de la Suède. C'est le premier décès connu en dehors d'Allemagne.
Après l'Allemagne, la Suède est le pays le plus touché en Europe par la mystérieuse contamination.
Le dernier bilan, publié lundi après-midi, est de 39 personnes contaminées dont 15 présentent des complications sérieuses avec un syndrome hémolytique et urémique (SHU). Tous les contaminés ont effectué récemment des séjours en Allemagne.
Un nouveau décès lié à la bactérie Eceh a été signalé ce mardi en Allemagne par les autorités sanitaires, portant à 15 le nombre de morts dans le pays. Une femme de 87 ans, contaminée par la bactérie est morte à Paderborn, dans le nord-ouest du pays.
Plus d'un millier de personnes en Allemagne et en Europe ont été contaminées, selon l'institut de veille sanitaire Robert Koch. Mardi, l'institut avait recensé 373 cas de patients infectés ayant contracté des troubles rénaux sévères, appelés syndrome hémolytique et urémique (SHU), potentiellement mortels. L'épidémie a jusqu'à présent surtout touché le nord du pays, en particulier le grand port de Hambourg.
Premier cas possible en Espagne
Un cas possible d'intoxication alimentaire par la bactérie Eceh a été répertorié en Espagne chez un homme de 40 ans. Ce serait le premier cas d'intoxication dans ce pays.
Cet homme a été admis le 20 mai dans l'unité de gastro-entérologie de l'hôpital de Saint-Sébastien (nord). Selon les médias espagnols, il avait voyagé peu avant en Allemagne et en République Tchèque. Il se trouve actuellement dans une unité de soins intensifs en raison d'une aggravation de son état.
«Presque toute l'Europe» arrête les légumes espagnols
«Presque toute l'Europe» a arrêté d'acheter des fruits et légumes espagnols selon la Fédération espagnole des producteurs-exportateurs de fruits et légumes.
La Fepex explique qu'en dehors du concombre, suspecté d'être à l'origine de la contamination, «il y a un effet domino à tous les légumes et les fruits». Le directeur général de la Fepex, José Maria Pozancos, cite «le poivron, la laitue, la tomate» comme les cultures les plus touchées et s'est inquiété pour «les fruits à noyau, dont la saison commence».
«C'est comme s'il y avait une consigne dans toute l'Europe de ne pas acheter des produits espagnols». Il évalue les pertes à environ 200 millions d'euros par semaine.
L'Espagne veut une «solution européenne»
Face à la chute des ventes de primeurs, la ministre espagnole de l'Agriculture Rosa Aguilar, présente lors d'une rencontre avec ses homologues européens en Hongrie, réclame une «solution européenne».
Estimant la situation «extraordinairement grave» pour le secteur, elle a indiqué: «Nous allons (...) demander une compensation pas uniquement pour les producteurs espagnols, mais pour tous les producteurs européens affectés par cette situation».
D'autres pays comme les Pays-Bas ont vu leurs exportations de légumes vers l'Allemagne pratiquement cesser du jour au lendemain.
Elle a critiqué les «déclarations très malvenues [des autorités sanitaires allemandes, ndlr] en pointant les concombres espagnols comme étant l'origine de la contamination, sans avoir des données fiables pour le dire»
SOURCE : Libération.fr