Karim Wade, le fils prodige d’Abdoulaye Wade est au centre des revendications de l’opposition sénégalaise. Lui qui devait être le successeur de son père, longtemps présenté comme le fils parfait mêlant les cultures africaines et occidentales, lui qui devait être la gloire de la famille, se retrouve aujourd’hui être celui contre qui le Sénégal se soulève risquant d’entraîner Abdoulaye dans sa chute.
Karim Wade est au centre de la contestation au Sénégal où il cristallise une grande partie de l’animosité populaire. Mardi, depuis le domicile du porte-parole du gouvernement, Serigne Mbacké Ndiaye dont la maison a été saccagée dans la nuit précédente, il a évoqué dans un reportage de la 2STV des "opérations programmées et armées par l’opposition" et parle même de "tentative d’assassinat". Par ailleurs, d’après Pressafrik, il accuse le syndicat unique des travailleurs de l’électricité (Sutelec) d’être à l’origine des coupures de courant contre lesquelles les Sénégalais manifestant. Le fuel serait disponible, mais les syndicalistes refuseraient de le décharger et réclameraient une indemnité de 900 millions. Enième tentative de se décharger de la responsabilité des troubles qui secouent le pays de la Teranga.
Affolé par les émeutes, Karim Wade aurait aussi tenté dans la nuit de lundi à mardi, en joignant l’un de ses proches, de convaincre Nicolas Sarkozy de faire intervenir l’armée française, a révélé une source bien informée à Afrik.com. Une demande restée sans suite, les ressortissants français n’étant nullement menacés. Un comportement et des déclarations qui ne sont donc pas à l’apaisement. Mais si Karim Wade est si paniqué, c’est qu’il cristallise toute la haine des Sénégalais.
Karim, talon d’Achille d’Abdoulaye
Après avoir dirigé l’Anoci, Agence nationale pour l’organisation de la conférence islamique en mars 2008, avec des moyens financiers particulièrement importants pour améliorer l’hôtellerie et les infrastructures routières du pays mais des résultats plus que mitigés et une gestion financière critiquée, Karim Wade est devenu, malgré une cuisante défaite aux élections municipales de Dakar, Ministre d’Etat chargé des Transports aériens et des Infrastructures, ainsi que Ministre de la Coopération internationale. Puis, en octobre dernier, il a récupéré en plus le dossier de l’énergie, dossier clé au Sénégal ou les coupures de courant sont monnaie courante. Mais une nouvelle fois le bilan est plus que mitigé. Le courant ne passe toujours pas malgré les investissements importants de l’Agence Française de Développement (AFD), et des questions de gabegie financière sont encore sans réponse.
Aujourd’hui, le Mouvement du 23 juin [1] annonce qu’il y aura de nouvelles manifestations. Objectifs principaux, faire déclarer à Abdoulaye Wade qu’il ne se représentera pas en 2012 et obtenir le départ immédiat de Karim du gouvernement. Alors que depuis des années Abdoulaye Wade maintient et promeut Karim contre vents et marées, malgré les revers électoraux, en dépit des accusations d’affairisme qui touchent ce banquier de formation à qui les mauvaises langues reprochent d’être un génie pour la gestion de ses finances personnelles au dépends ce celle du Sénégal, voila maintenant que ce père qui rêvait pour son fils d’un destin plus grand que le sien va devoir le sacrifier s’il veut pouvoir finir son mandat. Comme quoi, la politique et la famille ne font jamais bon ménage.
SOURCE : Afrik.com