L'ancienne juge obtient 58,16 %
PARIS (Reuters) - Eva Joly a promis de se battre pour en finir avec "l'impunité de la finance" après avoir été proclamée mardi candidate écologiste à l'élection présidentielle de 2012 face à l'ex-animateur de TF1 Nicolas Hulot.
L'ancienne juge d'instruction a remporté le second tour de la primaire organisée par Europe Ecologie-Les Verts (EELV) avec 58,16% des 22.896 votants, contre 41,34% pour son concurrent.
"Ma désignation me donne une grande responsabilité", a-t-elle déclaré après la proclamation des résultats à la Bellevilloise, une salle de spectacle de Paris.
La franco-norvégienne a balayé les critiques sur sa double nationalité - "je suis Française par choix et par conviction" - et esquissé un début de programme présidentiel.
"Je représenterai la France qui relève la tête face à l'impunité de la finance", a-t-elle expliqué en disant incarner ceux qui refusent "de vivre sous le régime des privilèges".
Le modèle politique est pour elle clairement allemand.
"En Allemagne, les écologistes sont la deuxième force politique, c'est avec cette conviction que j'engage aujourd'hui ma campagne", a-t-elle déclaré en souhaitant également "relancer l'Europe par le coeur franco-allemand".
Cette force doit selon elle s'allier au Parti socialiste pour un éventuel accord de gouvernement et un partage des circonscriptions lors des législatives qui suivront l'élection présidentielle de 2012.
"Sans victoire de la gauche il n'y aura pas d'arrivée des écologistes au pouvoir mais sans une écologie forte et influente il n'y aurait pas de victoire de la gauche", a-t-elle dit. "Il y la droite libérale, il y a une gauche productiviste, les écologistes sont porteur d'une nouvelle vision du monde."
HULOT S'INCLINE
Nicolas Hulot avait par avance reconnu mardi sa défaite face à Eva Joly, qui ne partait pourtant pas favorite il y a quelques mois.
"La primaire de l'écologie s'achève aujourd'hui avec un vote clair et un choix sans ambiguïté", avait-t-il déclaré dans un communiqué avant même la clôture du vote électronique.
"Il n'y a d'autre attitude possible que de s'incliner avec respect et d'autre commentaire que de souhaiter à Eva Joly et à EELV de rencontrer l'adhésion du plus grand nombre dans la campagne présidentielle à venir", avait-il ajouté.
Il n'avait manqué qu'une soixantaine de voix à Eva Joly pour remporter la victoire dès le premier tour de la primaire le mois dernier, puisqu'elle avait obtenu 49,75% des suffrages.
Candidat le plus en vue dans les sondages avant le vote, avec jusqu'à 63% des sympathisants écologistes de son côté selon certaines études, l'ancien animateur de TF1 sort donc grand perdant de la primaire écologiste face à une candidate qui se positionnait clairement à gauche.
La campagne interne du parti a été marquée par plusieurs débats âpres et par de nombreuses critiques envers les liens entretenus par Nicolas Hulot avec le groupe de médias TF1 d'une part, d'autre part avec les partenaires financiers de son émission Ushuaïa et de sa fondation pour l'écologie, au premier plan desquels figurent EDF, L'Oréal et Sanofi.
L'ex-présentateur reste pour l'instant flou sur son rôle éventuel dans la campagne d'Eva Joly. La semaine dernière, il avait promis de ne rien faire qui contrarie les écologistes mais il n'était pas présent mardi pour la proclamation des résultats.
Eva Joly est créditée de 7% à 9% des intentions de vote selon l'identité du candidat socialiste au premier tour de la présidentielle dans un sondage Ipsos-Logica pour France Télévisions, Radio France et Le Monde publié mardi.