Le président palestinien Mahmoud Abbas présentera la demande d'adhésion à part entière d'un Etat de Palestine aux Nations unies le 20 septembre, a déclaré samedi à l'AFP le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki.
PHOTO (Reuters): Un homme passe devant les drapeaux des pays qui ont reconnu l'Etat palestinien, le 7 août 2011 à Ramallah.
Le président de l'Autorité palestinienne remettra "directement" la requête --qualifiée de "démarche historique"-- au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, le jour de l'ouverture de la prochaine Assemblée générale de l'ONU à New York, a précisé M. al-Malki.
"M. Ban Ki-moon va transmettre la demande au président du Conseil de sécurité", a ajouté le chef de la diplomatie palestinienne, en soulignant que l'Autorité palestinienne "veut présenter la demande en septembre, car le Liban assurera alors la présidence du Conseil de sécurité".
"Cela nous va nous aider, car le rôle du président du Conseil de sécurité, qui a des prérogatives, est crucial", a expliqué le ministre palestinien.
Les Palestiniens avaient déjà fait part fin juillet de leur l'intention de demander au Conseil de sécurité l'adhésion de leur Etat à l'ONU en septembre, excluant une reprise des négociations avec Israël avant l'Assemblée générale annuelle des Nations unies.
"Le train palestinien est désormais en route pour New York", a récemment déclaré à l'AFP le négociateur palestinien Saëb Erakat.
Les Palestiniens veulent obtenir une adhésion à part entière à l'ONU et la reconnaissance de la Palestine sur les lignes du 4 juin 1967, avant la Guerre des Six jours, soit la totalité de la Cisjordanie, de la bande de Gaza et de Jérusalem-Est.
Ils se heurtent toutefois à l'opposition des Etats-Unis qui menacent de faire échouer la requête palestinienne en utilisant leur veto au Conseil de sécurité. Une demande d'adhésion à l'ONU doit être validée par le Conseil.
Pour contourner le veto américain, les Palestiniens pourraient se tourner vers l'Assemblée générale afin de lui demander "d'élever (leur) statut à l'ONU d'observateur à Etat non membre".
Cette formule leur permettrait de devenir membre à part entière de toutes les agences de l'ONU, comme l'OMS, l'Unesco, l'Unicef, où les Palestiniens ne siègent qu'en tant qu'observateurs.
M. al-Malki a dit s'attendre à ce que "plus de 130 Etats reconnaissent l'Etat de Palestine" aux frontières de 1967.
Les Palestiniens sont déterminés à aller à l'ONU faute de perspective réaliste de reprise des négociations de paix avec Israël, enlisées depuis près d'un an.
Pour reprendre les discussions, les responsables palestiniens exigent un nouveau moratoire sur la colonisation, y compris à Jérusalem-Est, auquel Israël s'est refusé malgré d'intenses pressions internationales.
Le gouvernement israélien, qui est hostile à une démarche unilatérale des Palestiniens, a annoncé cette semaine son intention de continuer à construire massivement dans les quartiers de colonisation à Jérusalem-Est
SOURCE : Libération