Une fois de plus, la sixième de la journée, le judoka de 22 ans a mis son adversaire ippon, mais après avoir cette fois plus longtemps cherché la faille et paru parfois embarrassé. Lors de ses cinq précédents combats, Riner avait souvent battu des records de rapidité pour infliger ses ippons, notamment sur le Hongrois Barna Bor, battu en quarts de finale en 33 secondes et le Sud-Coréen Kim Sung-min, sorti en 44 secondes en demi-finale.

Douillet : «Il a une route bordée d'or pendant plusieurs années»

«Ce titre il est beau. Il est à Paris. Il y avait une revanche à prendre et du monde», déclarait Riner juste après son combat, évoquant la finale perdue en toutes catégories lors des derniers Mondiaux, à Tokyo. Le champion a dû alors attendre samedi et son sacre parisien pour devenir le premier judoka de l'histoire à cinq titres mondiaux. 

Avant lui, seuls trois hommes avaient remporté quatre médailles d'or. C'est l'un d'eux, le Français David Douillet, élu dimanche dernier meilleur judoka de l'histoire, qui lui a remis sa médaille d'or sous les hurlements d'un palais omnisports de Bercy plein à craquer. Le Russe Alexander Mikhaylin remporte et le Sud-Coréen Kim Sung-min remportent la médaille de bronze. 

«Il a une route bordée d'or pendant plusieurs années. Ca va être une épopée formidable», prédit David Douillet. C'est via un communiqué que Nicolas Sarkozy a félicitéTeddy Riner qui est «entré aujourd'hui, et pour toujours, dans la légende en devenant à 22 ans seulement le premier judoka de l'histoire quintuple champion du monde».

Objectif JO 

Victorieux du titre des + 100kg en 2007, 2009, 2010 et désormais 2011, vainqueur en toutes catégories en 2008, Riner, 22 ans, dépasse désormais les quadruples couronnés, dont son compatriote David Douillet. Même s'il faut pondérer son exploit - les Mondiaux n'étaient disputés que tous les deux ans avant 2009 -, Riner a réussi un truc d'autant plus impressionnant qu'à son âge, Douillet n'avait pas ouvert son palmarès. 

Si, au soir de son triomphe, Riner peut nourrir un regret, c'est certainement celui de n'avoir pas rencontré, et battu, Daiki Kamikawa, le jeune Japonais qui l'avait empêché de remporter plus tôt sa cinquième couronne en s'imposant en finale des toutes catégories, l'an dernier à Tokyo, au terme d'une décision contestée des arbitres.

Kamikawa est tombé dès son premier tour. Vite imité par son coéquipier Keiji Suzuki, repoussant aux calendes londoniennes la revanche annoncée des Japonais. Un rendez-vous qui promet : les JO de Londres sont désormais le grand et sans doute l'unique objectif de Riner, lui qui a conquis tout le reste.

La victoire de la Chinoise Tong Wen sous les huées

Si Riner est devenu samedi le premier homme à cinq titres, la lourde Chinoise Tong Wen a elle conquis le sixième -le record chez les femmes est de 7 par la Japonaise Tani- sous les huées d'un public qui n'a pas oublié l'affaire de dopage qui a entaché sa réputation l'an dernier. Bien que blanchie par le TAS pour un vice de forme après un contrôle positif au clenbutérol, Tong Wen reste visiblement éminemment suspecte.

SOURCE : LeParisien