MARTINIQUE : LETTRE DE CLAUDE LISE AU CANDIDAT FRANÇOIS HOLLANDE

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Le RDM dénonce une cohalition d'opportunité et d'intérêts.

  

"...Notre parti a, en l’occurrence, singulièrement eu à déplorer les conditions dans lesquelles s’est constituée une véritable coalition d’opportunité et d’intérêts comprenant des organisations de gauche, parmi lesquels la Fédération Socialiste de la Martinique, mais également des personnalités et des partis relevant de courants qui soutiennent, par ailleurs - il faut tout de même le souligner ! -, la politique menée par l’actuel président de la République (il est vrai qu’au sein de cette coalition, des formations pourtant réputées de gauche ont-elles-mêmes, depuis 2007, longtemps entretenu des relations privilégiées avec l’Elysée) "

                                                               

                                                                  Fort-de-France, le 13 janvier 2012

  

Claude LISE

Secrétaire Général du R.D.M.

Membre Honoraire du Parlement

Ancien Président du Conseil Général

Conseiller Général du Canton FFCE 10

                                                                       A 

                                                                                           Monsieur François HOLLANDE

Candidat du Parti Socialiste Français 

à l’Election Présidentielle

 

Monsieur le Candidat, Cher François HOLLANDE,

 

Nous avons reçu ce jour l’invitation que mon ami le Docteur Michel YOYO, président du comité de soutien de Martinique à votre candidature, a adressée au Rassemblement Démocratique pour la Martinique (R.D.M.) en vue de prendre part aux manifestations programmés, le dimanche 15 janvier courant, dans le cadre de votre visite en Martinique.

 

En dehors même de la date tardive de réception de cette invitation, vous comprendrez qu’il nous soit difficile d’y répondre favorablement.

 

Nous mesurons évidemment l’importance que vous attachez au rassemblement des forces de gauche - y compris au sein des outre mer - autour des valeurs de justice, de solidarité et de progrès qu’incarne le candidat du Parti Socialiste Français à l’élection présidentielle ; des valeurs que notre formation politique partage éminemment et que nous vous savons capable de porter efficacement dans une France et dans un monde qui en ont, aujourd’hui, terriblement besoin.

 

Il ne nous apparaît cependant pas possible de participer aux deux rendez-vous de dimanche dans le contexte politique particulier que connaît actuellement la Martinique et dont j’ai pu vous entretenir, dans le cadre de la rencontre que vous avez eue avec la direction de notre parti, lors de votre dernière visite en Martinique, le 5 juillet 2011.

 

Par delà les oppositions légitimes et les divergences inhérentes au débat politique, le R.D.M. ne saurait, en particulier, transiger avec les pratiques développées en Martinique, ces dernières années, par un certain nombre de formations se réclamant de la gauche et des valeurs dont celle-ci est censée s’inspirer.

 

Notre parti a, en l’occurrence, singulièrement eu à déplorer les conditions dans lesquelles s’est constituée une véritable coalition d’opportunité et d’intérêts comprenant des organisations de gauche, parmi lesquels la Fédération Socialiste de la Martinique, mais également des personnalités et des partis relevant de courants qui soutiennent, par ailleurs - il faut tout de même le souligner ! -, la politique menée par l’actuel président de la République (il est vrai qu’au sein de cette coalition, des formations pourtant réputées de gauche ont-elles-mêmes, depuis 2007, longtemps entretenu des relations privilégiées avec l’Elysée)

 

Cette coalition n’a pas seulement abouti, y compris en recourant à des méthodes particulièrement contestables, à éliminer le Secrétaire général du R.D.M. de la présidence du Conseil général (où il a animé pendant 19 ans une majorité plurielle de gauche), mais également du Sénat. Elle est, d’une manière générale – et sur la base d’alliances on ne peut plus hétéroclites -, engagée dans une véritable stratégie de conquête d’un maximum de leviers de pouvoirs, que le R.D.M. dénonce régulièrement et publiquement avec la plus grande fermeté.

 

L’opinion martiniquaise comprendrait dès lors très mal que notre parti puisse participer, aux côtés de plusieurs des formations concernées, aux manifestations du 15 janvier.

 

Il va de soi, cela dit, que notre position ne remet en question ni le principe d’un soutien à votre candidature ni l’examen avec votre équipe de campagne des modalités de mise en œuvre d’un tel soutien.

 

Le R.D.M. a, bien entendu, pleinement conscience des enjeux de l’échéance du mois de mai prochain ; et cela, y compris au regard de l’avenir de la Martinique. La Martinique qui se trouve notamment engagée dans le processus de mise en place de la collectivité unique approuvée par les électeurs martiniquais en janvier 2010 et pour laquelle les règles de « gouvernance » actuellement envisagées posent, à l’évidence, de sérieux problèmes en terme de démocratie (et notamment de représentation des oppositions).

 

En vous remerciant de l’attention que vous accorderez aux analyses et à la position que nous tenions ainsi à vous exprimer et en vous formulant nos vœux de plus cordiale bienvenue dans cette Martinique que vous connaissez bien, nous vous adressons Monsieur le Candidat, Cher François HOLLANDE, nos très amicales salutations. 

Claude LISE

  

 

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