Le plan com' est bien calibré. La revue scientifique américaine Food and Chemical Toxicology publie aujourd'hui une étude menée par le professeur Gilles-Eric Séralini de l'Université de Caen, sur la dangerosité du maïs OGM. C'est Le Nouvel Obs qui révèle les conclusions de l'étude : le 21 septembre, l'ancienne ministre de l'environnement, Corinne Le Page, publiera un ouvrage né des conclusions de cette étude, une semaine avant la publication du livre (Tous Cobaye, écrit par Gilles-Eric Séralini) et du film documentaire qui doit sortir en salle le 26 septembre, tous deux tirés des mêmes travaux. "Des images qui vont faire le tour de la planète et d’internet, puisqu'elles seront diffusées sur Canal+ (au "Grand Journal" du 19 septembre) et sur France 5 (le 16 octobre dans un documentaire)", insiste Le Nouvel Obs qui publie...
Que contient cette étude si explosive ? Pendant deux ans, l'équipe de Séralini a testé les effets d'un maïs génétiquement modifié, le NK603 (commercialisé par l'entreprise Monsanto) sur 200 rats. Résultat ? Les rats "sont frappés par une multitude de pathologies lourdes au 13e mois de l’expérience, explique Le Nouvel Obs. Chez les femelles, cela se manifeste par des explosions en chaine de tumeurs mammaires qui atteignent parfois jusqu’à 25% de leur poids. Chez les mâles, ce sont les organes dépurateurs, le foie et les reins, qui sont atteints d’anomalies marquées ou sévères. Avec une fréquence deux à cinq fois plus importante que pour les rongeurs nourris au maïs sans OGM". Pire : "Au début du 24e mois, c’est-à-dire à la fin de leur vie, de 50% à 80% des femelles OGM sont touchées contre seulement 30% chez les non-OGM" et "les tumeurs surviennent nettement plus vite chez les rats OGM : vingt mois plus tôt chez les mâles, trois mois plus tôt chez les femelles".
Ces recherches, jusque-là tenues secrètes, ont coûté plus de 3 millions d'euros, financés notamment par la Fondation Charles-Léopold Mayer et l'association CERES, qui regroupe des enseignes de la grande distribution comme Auchan et Carrefour.
Tout en relayant les résultats de cette étude, Le Monde s'interroge sur les conditions dans lesquelles les conclusions de l'étude ont été communiquées : "De manière inhabituelle, Le Monde n'a pu prendre connaissance de l'étude sous embargo qu'après la signature d'un accord de confidentialité expirant mercredi 19 septembre dans l'après-midi. Le Monde n'a donc pas pu soumettre pour avis à d'autres scientifiques l'étude de M. Séralini. Demander leur opinion à des spécialistes est généralement l'usage, notamment lorsque les conclusions d'une étude vont à rebours des travaux précédemment publiés sur le sujet", constate le quotidien. Mais interrogé par le quotidien, Séralini s'est engagé à communiquer les données brutes de son expérience à la communauté scientifique.