Aristide victime de "persécution politique" ?
L'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide, visé par des plaintes pour "crimes économiques, vols, abus de confiance et association de malfaiteurs", convoqué au tribunal, a finalement été entendu dans sa résidence aujourd'hui. "Le commissaire du gouvernement (chef du parquet, ndlr) a eu un entretien d'une demi-heure avec le président Aristide entouré de ses avocats", a indiqué par téléphone Me Mario Joseph, qui a qualifié la rencontre de "courtoise et respectueuse". Le juriste a précisé que les plaintes contre l'ex-président ont été contestées par ses conseillers qui considèrent que leur client fait l'objet de "persécution politique".
"Il n'est pas question de persécution politique", a rétorqué le chef du parquet, Lucmane Délille, qui a annoncé "l'ouverture d'une enquête judiciaire". "Il était de mon devoir d'entendre M. Aristide qui a rejeté les plaintes, mais le dossier sera acheminé au cabinet d'instruction", a-t-il ajouté.
Des milliers de supporters de l'ancien président qui étaient massés devant le tribunal ont manifesté dans les rues de Port-au-Prince, jusque devant la résidence d'Aristide, située dans le nord de la capitale et à une dizaine de kilomètres du siège de la mission de l'ONU en Haïti.
Aristide a effectué trois mandats écourtés à la tête d'Haïti, en 1991, de 1994 à 1996 et de 2001 à 2004. Il a regagné le pays en mars 2011 après 7 ans d'exil en Afrique du Sud.
SOURCE : AFP