Les pilules oestroprogestatives en cause
Selon l'Agence du médicament, les pilules œstroprogestatives, toutes générations confondues, sont à l'origine de 20 décès et 2500 accidents thromboemboliques par an en France.
Les pilules contraceptives de 2e, 3e ou 4e génération entraînent chaque année plus de 2500 accidents de santé par formation de caillots dans les veines et 20 décès prématurés de femmes, selon un rapport diffusé mardi par l'Agence du médicament (ANSM).
Utilisés par 4,27 millions de femmes en 2011, les contraceptifs oraux combinés (COC) ou pilules œstroprogestatives provoquent chaque année «en moyenne» 2529 accidents thromboemboliques veineux et «20 décès prématurés», dont 14 sont attribuables aux pilules de 3e et 4e génération, indique ce rapport qui porte sur les années 2000 à 2011.
Ces décès sont liés à la survenue d'une embolie pulmonaire, la forme la plus grave d'accident thromboembolique, selon l'ANSM qui publie ce rapport dans le cadre du point régulier réalisé sur l'utilisation des pilules en France depuis l'alerte lancée en début d'année sur les pilules de 3e et 4 génération.
Ventes en baisse
Les pilules de 3e et 4e génération ont été au coeur d'une polémique ces derniers mois. La ministre de la Santé a décidé en janvier leur déremboursement ainsi qu'une limitation de leurs conditions de prescription après qu'une jeune femme victime d'un AVC a porté plainte contre le laboratoire fabriquant sa pilule.
L'ANSM estime que si les pilules de 3e et 4e génération n'avaient pas été prescrites, il y aurait eu 9 décès par an en moins et 1167 accidents veineux de moins en France. Pour l'agence, les accidents et les décès associés à la contraception orale pourraient être réduits par «l'utilisation de moyens alternatifs de contraception» et par la «réduction des prescriptions» de ces contraceptifs qui doivent désormais être utilisés en deuxième intention, c'est-à-dire après que les femmes ont testé une pilule de 2e génération.
L'ANSM souligne par ailleurs une chute importante des ventes de pilules de 3e et 4e génération (-34%), qui s'accompagne d'une hausse des achats de pilules de 1ère et 2e génération (+27%).