CORSE : VERS UNE LIMITATION DE L'ACCÈS À LA PROPRIÉTÉ DES NON-RÉSIDENTS CORSES

corse.resident.jpgVers un statut de résident corse : 5 ans de résidence au moins avant d'y acquérir un bien ! 

Le président français du Conseil économique et social de l'Union européenne, Henri Malosse, approuve la proposition choc de Paul Giacobbi. Celui-ci souhaitait limiter l'accès à la propriété des non-résidents corses.

Excepté du côté des nationalistes, le président du conseil exécutif de Corse Paul Giacobbi n'avait jusqu'ici guère été suivi quant à sa récente proposition d'instaurer un statut de résident pour devenir propriétaire dans l'île afin, justifie-t-il, de combattre la spéculation immobilière. Paul Giacobbi a reçu jeudi un soutien surprenant venu de Bruxelles. Celui du président du Conseil économique et social de l'Union européenne (CESE), le Français Henri Malosse, natif de l'île de Beauté. « Le problème est réel, il se pose sur toutes les zones côtières. On ne peut nier la flambée des prix du foncier et la spéculation immobilière avec toutes ses conséquences pour les habitants permanents qui ont du mal à se loger», a-t-il déclaré dans Corse-Matin, approuvant l'idée qu'il faille résider dans l'île depuis au moins cinq ans avant d'y acquérir un bien.

 

 Une idée «discriminatoire »

Si la Corse «a plus ou moins échappé jusqu'à présent à la bétonisation intensive, cela ne durera pas», a-t-il ajouté. Le président du CESE a d'ailleurs expliqué que ce statut de résident existait déjà dans d'autres zones européennes confrontées aux mêmes difficultés, citant des exemples peu comparables, tels les «îles Aland au Danemark», qui ont en fait le statut d'État libre associé à la Finlande et où existe un droit patriotique.

L'idée émise par Paul Giacobbi avait été fustigée par le président du conseil général de Corse-du-Sud Jean-Jacques Panunzi, lequel a estimé qu'elle était «discriminatoire », pouvait «entraîner des dérives » et «engendrer une crise économique sans précédent dans le bâtiment ». Selon lui, les continentaux ne détiendraient d'ailleurs que 15.000 résidences secondaires sur les 70.000 érigées en Corse.

Camille de Rocca Serra, député UMP de Corse-du-Sud, parlait lui d'un «coup politique, électoraliste, et un cadeau fait aux nationalistes », quand Nicolas Dupont-Aignan, député de l'Essonne et président de Debout la République, condamnait la volonté de «créer un régime ségrégationniste» tout en s'indignant d'une «telle xénophobie, pas plus acceptable pour un étranger qu'elle ne l'est entre Français». Des critiques que dénonce Henri Malosse. «J'ai déploré les réactions de racisme anti-Corse sur le continent, dit-il. Des réactions épidermiques détestables.»

SOURCE : AFP