Ségolène ROYAL annonce un décret interdisant l'épandage aérien de pesticides.
La ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, Ségolène Royal, s'est engagée lundi 27 mai à signer un arrêté interdisant l'épandage aérien de pesticides, alors que la Direction générale de l'alimentation (DGAL) a maintenu des dérogations pour certains agriculteurs.
Dans un communiqué, la ministre a indiqué qu'elle « signera dans les meilleurs délais (...) un arrêté interdisant l'épandage aérien de pesticides pour l'ensemble des cultures qui pouvaient bénéficier d'une dérogation ».
Une note de la DGAL du 20 mai autorise certains agriculteurs français à procéder à des épandages aériens, en dépit de la décision du Conseil d'Etat, le 6 mai, de supprimer toutes les dérogations. Ségolène Royal a précisé que cette interdiction devrait intervenir « sans délai pour le maïs doux, maïs pop-corn et bananes ; dans dix-huit mois pour quelques cultures spécifiques de riz et de certains vignobles, pour lesquels il est nécessaire de trouver une alternative garantissant la sécurité des utilisateurs ».
« DOUTES SÉRIEUX » SUR LA LÉGALITÉ DES AUTORISATIONS
L'épandage aérien est théoriquement interdit sur le territoire, mais des dérogations sont possibles dans certains cas. Le Conseil d'Etat, saisi par des associations environnementales basées en Guadeloupe, a suspendu toute dérogation, jugeant notamment qu'il y avait un « doute sérieux » sur la légalité de l'arrêté les autorisant, dans l'attente d'une décision sur le fond.
Mais, dans une note datée du 20 mai, la DGAL précise les modalités d'application de cette décision. Et il en ressort que toutes les dérogations accordées avant le 6 mai 2014 restent valides.
Le dossier de l'épandage aérien est, depuis de longs mois, l'objet d'un âpre débat entre les associations de défense de l'environnement et les producteurs de banane des Antilles, qui demandent à avoir les moyens de lutter contre la prolifération de champignons parasites et notamment la cercosporiose noire qui attaque les feuilles de bananiers.
Mais d'une manière plus générale, les modalités d'épandage des produits phytosanitaires font de plus en plus débat en France. Le ministère de l'agriculture a notamment annoncé que les épandages de certains produits chimiques jugés dangereux pour les abeilles seraient d'ici trois ou quatre mois interdits le jour pour protéger la santé des colonies. Par ailleurs, l'épandage mi-mai d'un fongicide sur des vignes à proximité d'une école en Gironde qui a provoqué des malaises parmi des élèves et une enseignante, a suscité une vive émotion.
SOURCE : AFP