MARSEILLE - DÉPUTÉE SYLVIE ANDRIEUX : 1 AN FERME POUR AVOIR DÉTOURNÉ 700 000 EUROS DE FONDS PUBLICS

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 Détournement de fonds publics au profit d'un système mafieux électoraliste

La députée Sylvie Andrieux est accusée d'avoir distribué des subventions à des associations fictives pour s'assurer les services, en période électorale, de leaders d'opinion dans les cités des quartier Nord de Marseille. Elle est poursuivie en appel pour détournement de fonds publics et écope d'un an de prison ferme.

Au terme d'une première semaine d'audience du procès en appel de la députée socialiste Sylvie Andrieux, l'avocat général de la cour d'appel d'Aix-en-Provence a requis la même peine que celle à laquelle elle avait été condamnée en première instance, en mai 2013, soit trois ans de prison dont un ferme, cinq ans d'inéligibilité et 100.000 euros d'amende. Jules Pinelli a estimé que la culpabilité de l'élue, qui siège désormais sur les bancs des non-inscrits à l'Assemblée nationale, était «parfaitement établie» et que plus de 700.000 euros de fonds publics avaient été détournés à des fins électoralistes. «Ce procès, a-t-il estimé, est celui d'un système dont Mme Andrieux détenait les clés et ces clés» ont été «remises à des envahisseurs qui sont entrés dans le temple et l'ont pillé».

 

Sylvie Andrieux est accusée d'avoir distribué des subventions à des associations fictives pour s'assurer les services, en période électorale, de leaders d'opinion dans des cités des quartiers nord de Marseille, où elle est élue. Jules Pinelli comme Me Gauer, l'avocat du conseil régional, partie civile, se sont attachés à démontrer que l'élue avait une délégation de fonction, ce qui lui donnait un pouvoir réel sur l'administration de la collectivité. Et que c'est en connaissance de cause qu'elle a fait verser des subventions à des associations fictives, tenues par des escrocs, souvent en dépit des avis défavorables des services.

 

Jules Pinelli s'est notamment appuyé sur le témoignage d'un des escrocs, Abderrezak Zeroual. Celui-ci avait décrit le système lors de l'instruction mais s'était rétracté en première instance. Il a expliqué qu'il avait subi des pressions et a d'ailleurs porté plainte il y a un an. Il a confirmé en appel que «dans le quartier, il se dit que le parrain, c'est Mme Andrieux et que rien ne se fait sans elle…».

«C'est une analyse partielle. Des éléments sur le fonctionnement de la collectivité n'ont pas été analysés», commente Me Ladouari, un des avocats d'Andrieux qui plaideront mardi prochain.