Le Tribunal de première instance des Communautés européennes a annulémercredi 10 juillet 2007 la directive de l'Union européenne autorisantl'herbicide paraquat de Syngenta.
La Suède , soutenue par le Danemark, l'Autriche et la Finlande , avait introduit un recours devant le Tribunal de première instance endemandant l'annulation de la directive 2003/112 inscrivant le paraquatdans l'annexe I comme substance autorisée sous certaines conditions
La Cour a considéré que la décision d'autorisation du paraquat en 2003n'a pas suffisamment tenu compte du lien entre le paraquat et lamaladie de Parkinson, ainsi que d'autres effets de la substance sur lasanté des travailleurs et des animaux sauvages.
Les associations écologiques qui se battent contre l’utilisationabusive de pesticides dans l’agriculture apprécieront. Ainsi, « LeMDRGF se félicite de ce qui est une grande victoire pour tout ceux quise battent depuis longtemps contre ce poison violent sans antidote qu'est le paraquat, notamment aux Antilles françaises ! Trop depesticides très toxiques, cancérigènes ou encore perturbateurs desystème hormonal sont encore sur le marché. Il faudra rapidement sedébarrasser de ces substances dangereuses d’un autre temps au profit deméthodes respectueuses de l’environnement » déclare FrançoisVEILLERETTE, Président du MDRGF.
Pour mémoire rappelons que le paraquat a été ré-homologué en 2003 à lademande de la France qui l'utilise dans les Antilles dans lesbananeraies et de l'Angleterre...où la firme Syngenta le fabrique. Cescandale du paraquat aux Antilles est largement évoqué dans le livre deF Nicolino et F Veillerette : "Pesticides, révélations sur un scandalefrançais"
La décision n’est toutefois pas encore acquise à 100% car un pourvoi,limité aux questions de droit, peut être formé devant la Cour dejustice des Communautés européennes contre la décision du Tribunal,dans les deux mois. Cette décision arrive à point nommé dans la lutteque mènent aux Antilles les associations ASSE (Agriculture - Santé –Sécurité – Environnement de Guadeloupe) et ANC (Association Non auChlordécone de Martinique) qui ne manqueront certainement pasl’occasion de saisir cette juridiction européenne.
* Voir livre Chronique d’un empoisonnement annoncé de Louis Boutrin et Raphaël Confiant Editions L’Harmattan – fév. 2007