Inauguré le 10 septembre dernier, le stade de la favela de Mineira à Rio est le premier terrain de football au monde illuminé grâce à l'énergie générée par les déplacements des joueurs.
Moins médiatisée que la dernière Coupe du monde de football, l'inauguration du stade de la favela de Mineira a eu lieu le 10 septembre dernier, en présence de Pelé. Un véritable événement puisqu'il s'agit du premier terrain de football éclairé par les déplacements des joueurs.
Pour que cela fonctionne, 200 plaques de pelouse artificielle, confectionnées à 80% de matériaux recyclés, ont été posées au sol. Dotées de la technologie «Pavegen», celles-ci transforment les mouvements des joueurs en énergie cinétique. L'énergie ainsi générée permet d'éclairer le stade à 100% la nuit. En revanche, de jour, 75 à 80% de l'énergie provient d'un panneau solaire installé sur le toit d'une école de samba voisine.
De 18 à 25 euros par heure et par équipe
Lors de l'inauguration, André Araujo, président de la compagnie Shell Brasil et principal artisan de ce projet avec la mairie de Rio se félicitait que les habitants n'aient pas eu à débourser le moindre centime: «Ce projet ne va rien coûter aux habitants». Les joueurs, eux, doivent payer environ 18 euros par heure et par équipe, pour jouer la semaine et environ 25 euros le week-end. Une somme jugée exorbitante par les habitants de la favela qui se montrent sceptiques sur la réussite du projet.
Un projet qui divise
«Du lundi au vendredi, le terrain est vide. Aujourd'hui, nous devons jouer hors de notre communauté parce que nous ne sommes pas en condition de payer. Ceux qui jouent ici viennent d'ailleurs», peste un employé hospitalier de 25 ans à l'AFP. Un avis que ne partage pas Pelé. «Grâce au football, le monde entier a commencé à tourner son regard sur le Brésil. J'espère qu'à travers ce projet, le monde va commencer à s'intéresser à notre pays pour sa participation à la science», a déclaré la légende du football brésilien.
Une technologie déjà utilisée au JO de Londres et au marathon de Paris
Pour la société anglaise «Pavegen», ce n'est pas une première. Outre son installation dans plusieurs discothèques, la technologie a déjà été testée pendant les Jeux Olympiques 2012 de Londres et lors du marathon de Paris 2013 où 25 mètres de dalles avaient été installés sur le parcours, dont certaines sur les Champs-Elysées, dans le but de créer un maximum d'énergie, transformée ensuite en dons par Schneider Electric, le principal partenaire de l'évènement.
Source : AFP