PROCÈS XYNTHIA : L'ANCIEN MAIRE CONDAMNÉ À 3 ANS DE PRISON FERME

xynthia.maire.jpg

L'ex-maire et son ex-adjointe à l'urbanisme comparaissaient pour "Homicide involontaire"

 

Après quatre semaines de débats, le procureur de la République aux Sables-d'Olonne, Gilbert Lafaye, a requis quatre ans de prison, dont trois ferme, ainsi que 30 000 euros d'amende, à l'encontre de l'ancien maire de La Faute-sur-Mer, René Marratier, dans le cadre du procès de la tempête Xynthia. PHOTO : René Marratier, au centre.

 

Le réquisitoire sera suivi par les plaidoiries des avocats des quatre prévenus : le maire de la station balnéaire de 1989 à mars 2014, René Marratier, et son ex-adjointe à l'urbanisme, Françoise Babin, mais aussi le fils de cette dernière, Philippe Babin, agent immobilier, et un fonctionnaire, Alain Jacobsoone, poursuivi pour ne pas avoir alerté la mairie des dangers de la tempête qui s'annonçait.

Jugés depuis le 15 septembre, principalement pour « homicides involontaires », ils encourent tous cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.

UN « DÉBAT PAS ÉQUITABLE »

Lundi, l'ancienne ministre de l'environnement, Corinne Lepage, avocate de l'association des victimes, l'AVIF, et de 120 parties civiles, avait visé dans sa plaidoirie les élus « cupides » de La Faute-sur-Mer, qui ont fait « le choix commun d'aller vers une urbanisation massive », au mépris des risques d'inondation, que le maire « connaissait parfaitement ».

M. Marratier et Mme Babin sont notamment poursuivis pour avoir signé des permis de construire pour des maisons de plain-pied, interdites en raison du risque fort de submersion de la digue censée protéger les habitations. Dans ces maisons ont péri noyées plusieurs des 29 victimes de la violente tempête Xynthia, le 28 février 2010.

Les deux anciens élus ont adopté pendant tout le procès la même ligne de défense : ils n'avaient pas connaissance du risque d'inondation, car celui-ci n'a jamais été clairement expliqué par les services « défaillants » de l'Etat, qui avaient, en outre, validé les permis de construire avant qu'ils ne soient autorisés par la commune. L'absence des services de l'Etat sur le banc des prévenus a été soulignée à de multiples reprises par la défense, qui a déploré un « débat pas équitable ».

source : LeMonde