Le maire de Carhaix, apparenté divers gauche et fondateur du mouvement des Bonnets rouges, a annoncé qu'il se lançait dans la course aux signatures pour présenter une candidature régionaliste à la présidentielle
Il a deux ans pour recueillir 500 signatures. Le maire de Carhaix (Finistère), Christian Troadec, leader des Bonnets rouges et régionaliste, a annoncé dans un communiqué jeudi partir faire un «tour de France» des élus, dans le but d'obtenir «les promesses de signatures permettant une candidature régionaliste» à l'élection présidentielle. Il a relayé l'information sur son compte Twitter:
En plus de son mandat de maire, de conseiller départemental, Christian Troadec brigue-t-il l'Élysée? Le candidat malheureux aux législatives de 2012 et aux européennes de 2014 précise qu'il ne sera pas forcément le porte-drapeau. «Je ne dis pas que je ne serai pas candidat mais cela pourrait être quelqu'un ou quelqu'une d'autre», a-t-il précisé auTélégramme.
Sa chasse aux signatures commence la semaine prochaine, en Alsace, «région sacrifiée dans le cadre de la réforme territoriale», selon l'élu finistérien. Il se rendra ensuite en Catalogne, dans le pays basque, en Corse, en Occitanie... Pour lui, la «seule solution possible pour sortir le pays de la crise profonde dans lequel il est englué» est d'engager la France «sur la voie d'une véritable régionalisation». «L'État français, centralisé, au contraire de toutes les grandes nations européennes, est aujourd'hui sclérosé, replié sur lui-même et a peur de toutes les initiatives qui ne viennent pas de Paris», déplore dans son communiqué le militant étiqueté «divers gauche». «Il est urgent d'ouvrir grandes les portes et les fenêtres de la régionalisation pour aérer et vivifier les territoires», conclut l'élu.
«Le régionalisme est un atidote au Front national»
Christian Troadec, maire de Carhaix
Pour le fondateur du festival de musique des Vieilles Charrues, après le «charcutage» de la réforme territoriale, son initiative arrive au bon moment. «Il y a une attente très forte de la part des populations. Se lancer dès maintenant va permettre de fédérer les acteurs, libérer des énergies», précise-t-il au Scan, citant l'exemple des Landers allemands ou des provinces italiennes pour illustrer le retard de régionalisation en France.
Son combat, s'il est susceptible de porter dans des régions où l'identité est forte comme en Bretagne ou en Corse, pourrait également séduire dans les zones rurales, selon Christian Troadec. «Nous sommes un véritable antidote au Front national. On le voit en Bretagne, quand on se présente, comme par exemple lors des élections européennes, le FN baisse. Proposer des solutions de proximité, ça fonctionne», explique-t-il, refusant de catégoriser à gauche ou à droite son futur programme régionaliste. «Je peux seulement dire qu'il sera d'inspiration humaniste, et que nous sommes ouverts aux gens de bonne volonté», a-t-il dit, travaillant à la formation d'un réseau sur le territoire.
Depuis la candidature de Guy Héraud, en 1974, du Parti fédéraliste européen, la cause régionaliste n'est pas représentée à l'élection présidentielle. «Je donne le tempo», résume Christian Troadec.«On verra bien», conclut-il, se disant optimiste tout en restant lucide.