Rebondissement dans l'affaire des salaires de Sciences Po Paris
Le.président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), qui gère Sciences Po Paris, est renvoyé devant la Cour de discipline budgétaire et financière pour l’affaire du salaire extravagant de feu Richard Descoings, ancien directeur de l’établissement parisien.
L’affaire des salaires à Sciences Po connaît un nouveau rebondissement. Trois ans après la mort de Richard Descoings, directeur emblématique et réformateur sans précédent de l’établissement de 1996 à 2012, l’affaire sur les salaires et les primes des dirigeants de l’Institut d’études politiques (IEP) parisien prend un tournant judiciaire. Le journal Le Monde dévoile ce vendredi 24 juillet que Jean-Claude Casanova, président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), qui gère Sciences Po, est renvoyé devant la Cour de discipline budgétaire et financière.
Au tout début de l’année 2012, le directeur de l’Institut d’études politique (IEP) parisien Richard Descoings rend sa rémunération publique: il annonce gagner 27.000 euros brut par mois, suscitant immédiatement la polémique. En avril de la même année, l’emblématique directeur est retrouvé mort dans une chambre d’hôtel à New York.
«L’indemnité ne repose sur aucun contrat formel»
Quelques mois plus tard, la Cour des comptes rend un rapport assassin concernant la gestion de l’établissement sous sa présidence, et s’inquiète des primes exorbitantes que s’y accordaient les dirigeants. Le salaire annuel du patron de l’IEP avait augmenté de 60,4 % entre 2005 à 2011, année où il culminait à 505.806 euros, quand un président d’université touche en moyenne 160.095 euros. C’est de cela que va devoir répondre Jean-Claude Casanova, qui préside la FNSP depuis 2007.
On lui reproche d’avoir accordé à Richard Descoings ces largesses financières sans aucune base légale. En 2012, la Cour des comptes dénonçait que «l’indemnité mensuelle de Richard Descoings ne repose sur aucun contrat formel et n’a pas été votée en conseil d’administration». Surtout, ces augmentations ne respectaient pas les règles fixées par le Code général des impôts. Jean-Claude Casanova risque une très forte amende, seule condamnation prononcée par la Cour de discipline budgétaire et financière .