Pourquoi cherchons-nous à nous torturer les méninges pour comprendre et commenter le fait que l’ex-1ère vice-présidente, bien que démissionnaire depuis le 3 août 2015, puisse rester dans l’hémicycle de l’hôtel de région ? Cette affaire de démission pour une autre affaire de mise en examen, ressemble à s'y méprendre à une collusion politicienne. À bien y réfléchir, cela aurait des traits communs avec une belle connivence que nous n'en serions guère surpris.
On peut imaginer le scénario sans invraisemblance où la Dame (éventuellement conseillée par son président qui le lui suggère) dit : " suite à tes conseils je propose ma démission, je suis présumée innocente, mais comme il y a une enquête, je préfère le faire. "
Avantage : on voit là une certaine noblesse de l'attitude. La grande Dame donne le sentiment de ne pas s'accrocher à un mandat (dans les deux sens du terme) et le Bon peuple apprécie.
Poursuivons dans la même mise en scène : "Non, non," lui répondrait officiellement le Patron, ton affaire n'a rien à voir avec l'Institution, tu peux rester, il n'est pas question que le Bon peuple soit déstabilisé ou troublé par l'annonce d'une démission. "
Et l'affaire est dans le sac.
Mais pourquoi y aurait-il eu tant de manœuvres ? Contrairement à ce que disait, à la télé la "démissionnaire" lorsqu'elle affirmait que "les gens mis en examen c'est pas chez nous, " voilà que ce qu'elle prétendait dénoncer devant la maison des autres, se retrouve en plein milieu de sa chambre, de son salon et même de sa cuisine interne. Si elle avait mis en pratique notre vieux proverbe qui nous prévient d'être prudent lorsque la barbe du voisin est en feu, il aurait été de bon ton, qu'elle arrose la sienne. Mais la Dame n'a pas de barbe, et puisqu'elle n'en a pas, nous lui conseillons vivement de méditer le proverbe "Rété trantjil sé an gran rimed." (La retenue est une preuve de sagesse.)
"Au vu des faits" qui nous l'avons bien compris, n'arrivent pas qu'aux autres, madame l'ex qui l'est sans l'être voudrait "qu'ils ne portent pas préjudice à la poursuite des responsabilités assumées au Conseil Régional," aussi tient-elle à dire : "je me propose de vous demander d’accepter ma démission " phrase plutôt alambiquée. En tous cas, dans sa lettre la Dame propose sa démission à quelqu'un qui n'a ni à l'accepter ni à la refuser, mais qui doit la transmettre au préfet. Ignorance du droit, ou méconnaissance ? C'est grave. Manigance ou connivence pour montrer une honnêteté apparente au Bon peuple ? C'est du genre machiavélique, mais pas surprenant.
Le dignitaire implanté sur les hauteurs du Plateau du Roy semble ignorer ses pouvoirs ou préfère volontairement s'en attribuer davantage. En principe après avoir fait procéder à l'enregistrement du dit courrier, il doit le faire suivre immédiatement et obligatoirement à monsieur le Préfet, car au titre des dispositions réglementaires prévues dans le Code Général des Collectivités Territoriales (article L 4132-2), notre dignitaire du Plateau du Roy n’a pas qualité à se prononcer sur une démission volontaire telle que :
"démission à ses fonctions d’une élue régionale"
"démission en tant que 1ère vice-présidente de l’institution qu'il préside."
Si comme il le prétend, la Dame ne serait pas démissionnaire mais n'aurait fait qu'informer de son désir de le faire, pourquoi Le dignitaire accepte-t-il la troisième proposition ? Pourquoi lui enlève-t-il ses délégations de signature ? Pourquoi retient-il le troisième alinéa du courrier : "la remise à votre autorité des délégations de signature que vous m’avez accordées en votre nom lors de notre prise de fonction en 2010. » Pourquoi l'accepte-t-il puisque cet élément est tributaire de la prétendue démission. Est-ce pour donner bonne figure ?
Pourquoi s'empresse-t-il de faire savoir, par voie de presse, "qu'il retire immédiatement les délégations de signature" à la Dame. Cela nous interpelle. Veut-il sauver les apparences, ou faire bonne presse et là encore donner bonne figure ? Comprenne qui pourra ! Est-ce parce qu'il sait que seulement cela relève de sa seule compétence, ou est-ce encore une simple affaire de connivence pour montrer une honnêteté apparente au Bon peuple ?
Pourquoi monsieur le Préfet représentant de l’Etat dans la région qui devait désigner l’élu habilité à siéger en lieu et place de la démissionnaire, ne le fait-il pas ? A-t-il reçu le courrier de la dite démissionnaire ? Pourquoi ne respecte-on pas la légalité ? Peut-on faire semblant de démissionner et changer d'avis selon le sens du vent ? Est-on vraiment dans une colonie où les lois de la République française ne font pas partie de nos législations ? Autant de questions que se pose le citoyen. Car eu égard à l'autoritarisme du patron de Plateau du Roy qui semble faire fi de la totalité du contenu du courrier, en ne lisant que ce qu'il veut lire, et en donnant réponse comme cela lui convient, chercher à tromper son monde pour gagner des voix, garder la place à une dėmissionnaire pour mieux régner et pouvoir bénéficier encore de la joie de toutes les classes politiques, autrement dit avoir le beurre, l'argent du beurre et le sourire radieux de la crémière, il faut, avouons-le, être plus adroit que Merlin l'enchanteur.
Et voilà comment l'on arrive à être à la fois première vice-présidente démissionnaire et première vice-présidente non démissionnaire. Être ou ne pas être ? Telle est la question qui nous fait nous demander s'il y aurait un droit spécifique qui ne se pratiquerait que dans les enceintes de l'hémicycle du Plateau du Roy où la balance semble bien lestée ?