CTM : LES ÉLECTEURS SANCTIONNERONT-ILS LES MAIRES "ZANNZOLEURS" ET OPPORTUNISTES ?

ctm.maires.epmn.jpgL'élection du dimanche 6 décembre ne sera pas un concours de Miss.

   Ni non plus un concours de maires !

   Elle n'a strictement rien à voir avec une élection municipale car elle engage l'avenir de la Martinique toute entière. Il s'agit de mettre sur pied une nouvelle collectivité aux pouvoirs élargis et dotée d'un budget de 1,100 milliard d'euros.

 
 

   Les maires qui ont donc cru bon de faire allégeance récemment à S. Letchimy et à EPMN sous des prétextes divers, notamment le fait que la Région aurait aidé leur commune pour la réfection de la toiture du marché de leur commune ou de telle route communale, se moquent du monde. Ou alors ils n'ont aucune vision de ce que sera et ce que pourra être la CTM (Collectivité Territoriale de Martinique).
   Au Robert, on a vu ainsi le maire en place avaler son chapeau ou plus exactement boire la soupe avec "des cheveux dedans", référence faite par lui-même aux célèbres perruques de son opposante sur la commune. Du RDM ou apparenté, il est brusquement passé au PPM ou apparenté. Se retrouvant du même coup dans le même camp que ladite opposante. Méprisant aussi le vote de son propre mouvement robertin qui s'était exprimé par un vote clair pour une liste certes pro-EPMN, mais sans cheveu. Ce qui lui pend au nez, c'est que Miss Cheveu progresse au fil des ans et finisse par l'éjecter de son siège aux prochaines municipales. Reste à espérer que les électeurs robertins rejettent ce "manjé-kochon" ce dimanche.
   A Ducos, le maire en place avait fait condamner en justice son principal opposant, membre du PPM, pour avoir fait inscrire illégalement des électeurs sur les listes électorales. Puis, il avait paradé lors d'un meeting du "GRAN SANBLE" dans sa commune aux côtés d'Alfred Marie-Jeanne et de Claude Lise, avant lui aussi, le RDM ou apparenté, de basculer tout aussi brutalement dans le camp EPMN et de sceller une alliance avec l'opposant PPM. Comprenne qui pourra ! En fait, il se dit que de graves difficultés financières liées à une mauvaise gestion communale auraient poussé le maire dans les bras des maîtres de Plateau Roy. Nul ne sait si cette rumeur est fondée. Ce qui l'est par contre c'est le "zonnzolaj" écoeurant d'un élu dépourvu de toute colonne vertébrale idéologique et prêt à tout pour garder son poste. Il y a fort à parier que les Ducossais ne laisseront pas cette "vakabonnajri" sans sanction.
   Au Diamant, sans en avertir sa majorité, le maire en place qui, tout comme celui de Ducos, s'était montré dans un meeting du "GRAN SANBLE" aux côtés d'AMJ et de Lise, bascule à son tour dans le camp EPMN sous des prétextes fallacieux d'aide de la Région à divers travaux municipaux. Mal lui en a pris car ce revirement a entrainé une rébellion au sein de son mouvement politique diamantinois qui a désavoué le maire et réaffirmé son plein et entier soutien au "GRAN SANBLE". Pire pour lui : son opposante PPM, cette fois, n'a pas joué le jeu et a dénoncé son ralliement de dernière minute à EPMN. Elle a même appelé à voter contre son propre parti, le PPM, qui est la principale composante d'EPMN. Ce maire "zannzoleur" devrait recevoir une véritable correction par les urnes et pour l'avenir, à savoir les prochaines municipales, il a de gros soucis à se faire.

   A Sainte-Marie, le maire avait été élu député dans le même élan qui avait porté AMJ et Nilor à l'Assemblée nationale. Mais avec d'autres, il a cru bon s'agréger à un groupe d'élus qui trouvent AMJ et Lise trop vieux, groupe qui s'est pompeusement donné le nom de "G 20" et qui a cherché à débarquer ces deux leaders historiques. Devant la résistance farouche d'AMJ, ce débarquement à échoué en rase campagne et ceux qui fomentaient dès complots pendant des mois dans une commune éloignée de la côte caraïbe, sont vite retournés sous l'aile de Papa Chaben. Ils ont mesuré le danger pour leur carrière politique de s'entêter à mener une fronde contre le leader du MIM. Cependant, le maire de Sainte-Marie a persisté dans cette même voie pour finir par exiger que sa première adjointe à la mairie soit placée en deuxième position sur la section Nord de la liste "GRAN SANBLE", seule condition, disait-il, pour qu'il appelle à voter pour ce dernier. Ce diktat ayant été refusé, il s'est aussitôt engagé à "barrer la route au GRAN SANBLE". Quelle conviction politique ! Quelle clarté idéologique ! Je te donne ça, tu me donne ça, sinon si tu ne me donne pas ça, je te refuse ça. Niveau de gamin de cour de récréation d'école primaire. Dimanche, ce "zonnzolaj", qui frise le ridicule, sera, lui aussi, sanctionné par les électeurs samaritains dont la majorité on su conserver le sens de l'honneur.

   On pourrait prendre d'autres exemples, tous aussi pitoyables les uns que les autres et qui contribuent à décrédibiliser la politique aux yeux du Martiniquais moyen. L'important est que ce dernier garde les yeux ouverts et que sans état d'âme, il inflige dimanche à tous ces élus opportunistes la raclée électorale qu'ils méritent. Il est temps, en effet, qu'une clarification politique s'opère dans ce pays et qu'on cesse de donner de l'importance à de petits chefaillons à écharpe bleu-blanc-rouge qui se croient tout permis. Y compris d'adhérer à tout et au contraire de tout...

SOURCE : MONTRAY KRÉYOL