LOUIS BOUTRIN ÉLU PRÉSIDENT DU PARC NATUREL DE MARTINIQUE

lb.oct.2015.jpg

C'est mercredi matin que s'est tenue l'assemblée générale du Parc Naturel de Martinique au cours de laquelle Louis BOUTRIN, Conseiller exécutif de la CTM, a été élu président du Conseil syndical. Le nouveau président a rappelé les défis à relever ainsi que les priorités pour les années à venir. Dans son discours d’investiture, il a présenté un projet innovant de CHARTE DE LA MONTAGNE PELÉE et des PITONS DU CARBET, une démarche partenariale visant à mettre en œuvre des actions concrètes pour dynamiser le territoire du Grand Nord.

  

DISCOURS de Louis BOUTRIN

Président du Parc Naturel de Martinique

 

Mesdames, Messieurs, 

Chers (es) Collègues, 

Je tiens tout d’abord à remercier l’ensemble des administrateurs pour ce vote massif qui me confie la lourde responsabilité d’assurer la présidence du Parc Naturel de Martinique pour les 6 ans à venir. C’est l’heure du changement ! 

 

Ce changement a été rendu possible parce qu’au terme de l’élection du 13 décembre 2015, les Martiniquais ont accordé leur confiance, dans  une large majorité, à Alfred MARIE-JEANNE pour conduire la toute nouvelle CTM. Que ces électeurs en soient tous, ICI remerciés. 

 

Ce changement a été rendu possible parce que la liste GRAN SANBLÉ POU BA PÉI-YA AN CHANS a su démontrer la pertinence d’un véritable projet alternatif. 

 

Et, au cœur de ce projet,  nous avons à relever un triple défi, d’abord un défi démographique pour faire reculer les risques de dépeuplement et de dévitalisation du pays (à cet effet, le NORD est particulièrement frappé et mérite une attention particulière), un défi économique pour exploiter les potentialités du pays et surtout un défi écologique pour protéger et valoriser notre patrimoine environnemental.

 

C’est dire l’importance du chantier que nous aurons à mettre en œuvre puisque la vocation première d’un parc naturel régional, définie par le Code de l’environnement, est précisément de protéger et valoriser le patrimoine naturel, culturel et humain de son territoire en mettant en œuvre une politique innovante d’aménagement et de développement économique, social et culturel. 

 

C’est dire également l’importance du PADDMA, le Plan d’Aménagement et de Développement Durable de la MARTINIQUE, qui devrait nous permettre de faire face aux grands enjeux de planification spatiale et de développement durable et que nous aurons à mettre en œuvre dans les mois à venir. 

 

C’est dire enfin, qu’à cet effet, le Parc Naturel de Martinique (PNM) demeure un outil incontournable pour relever ces différents défis.

 

Il est donc nécessaire de rappeler que le PNM couvre les 2/3 de la Martinique et rassemble 32 communes sur 34. 

 

A ce jour il assure l’exploitation de 2 sites remarquables et uniques en leurs genres :

  • Le Château Dubuc, site classé, ancienne habitation, situé en pleine réserve naturelle, dont les ruines font l’objet d’un vaste projet de réhabilitation, et qui possède un potentiel énorme pour la mise en valeur du patrimoine historique et culturel de la Martinique ;
  • Le Domaine d’Emeraude, unique dans la Caraïbe, qui permet de découvrir sur un seul site l’immensité de la richesse de notre biodiversité

 

Le Parc assure également la gestion des 2 seules réserves naturelles de la Martinique, les Ilets de Sainte Anne et la Caravelle, qui sont parmi les plus anciennes de France.

 

Il a aussi créé, depuis une dizaine d’années, des évènements comme « La fête du Parc », « Les ballades découverte », les « Nocturnes de Dubuc » plébiscités par les Martiniquais.

 

Premier Parc en zone tropicale de France, le Parc est donc une institution qui fête ses 40 ans en 2016.

Il ne doit pourtant pas vivre sur ses acquis, ou l’expertise qu’il a su développer durant toute son existence.  Il doit au contraire continuer à innover, à préserver, à valoriser nos patrimoines naturels et culturels.

 

Il doit se positionner comme l’outil transversal d’un nouveau type de développement économique, écologiquement cohérent, et pensé à l’échelle macroscopique du territoire martiniquais.

 

A titre d’exemples :

Et, à l’instar de nos voisins caribéens, si la Martinique possède l’un des patrimoines naturels les mieux protégés, il est toutefois dense par le nombre d’espaces remarquables sur nos 1128 km2, et très accessible par le réseau routier.

Nous possédons à ce titre de bonnes conditions pour un développement intégré, et à grande échelle, d’un tourisme « vert » générateur d’activités économiques variées et soutenues. Cette diversification touristique répond à une forte demande, tant locale qu’extérieure, et peut générer une forte valeur ajoutée pour l’ensemble des opérateurs.

La mise en œuvre d’une telle filière doit être vue à l’échelle globale. Elle s’appuie sur l’expertise du Parc dans l’animation et la valorisation du Territoire et sous –entend notamment la mise en place :

  • de nouveaux points d’accueil du public sur des sites remarquables : (ex le site d’accueil de l’Aileron sur la Montagne Pelée - Canal des esclaves,…)
  • de structures adaptées à la gestion de ce type d’équipements, comprenant les sites du Parc.
  • de documents de cadrage pour l’aménagement de ces territoires
  • de cycles de formation dans des domaines liés à ces activités,
  • d’une offre adaptée pour les touristes (hébergements, restauration, déplacements, documentation…)
  • d’une offre marketing spécifique notamment à l’attention des touristes et ce, en partenariat avec le CMT

 

Notons aussi que ce projet peut aussi s’avérer structurant pour dynamiser certaines parties du territoire martiniquais (Nord Caraïbe, Nord Atlantique)

 

Se posent aussi :

  • La question de la mise en réserve régionale (territoriale) de la baie de Génipa et de la création des réserves marines (pas d’infos à mon niveau…)
  • et celle de la mise en place de la nouvelle Maison du Parc.

 

J’en  profite pour adresser quelques mots à ce  personnel  sans qui tous ces projets ne pourront voir le jour. Je mettrai tout en œuvre pour leur offrir des conditions de travail plus décentes et plus respectueuses de la personne humaine. 

Je voudrais leur exprimer toute ma gratitude pour le travail accompli durant les années précédentes. 

Je voudrais également leur rappeler que nous avons à gérer un bel outil mais aussi nous avons à respecter l’argent du contribuable qui ne saurait supporter davantage de désinvolture dans l’utilisation de l’argent du contribuable. Je compte donc sur leur soutien dans cette lourde tâche. 

Car, tous les projets  ont inévitablement un coût  et nous savons par ces temps de contraintes budgétaires que nous devons être soucieux de l’utilisation des deniers publics. 

 

Pour information, le budget primitif 2015 du PNM  s’élevait à 14,5 M€. Le poids de la masse salariale sur le budget de fonctionnement est énorme et risque de mettre en péril l’institution : 184 salariés à ce jour (75 en 2010 – 184 en déc. 2015).

 

Cependant, au-delà des difficultés que nous traversons, au-delà de tous les projets en cours et à venir, nous avons à cœur d’apporter notre touche personnelle à travers la proposition d’un projet du territoire NORD, je veux parler de la CHARTE DE LA MONTAGNE PÉLEE et des PITONS DU CARBET.

 

Oui, Une véritable CHARTE de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet intégrant une connaissance fine de notre biodiversité et la logique d’aménagement durable de notre territoire, 

Une véritable CHARTE de la Montagne Pelée et des Pitons du Carbet intégrant l’ancienne capitale économique, Saint-Pierre, toutes les communes avoisinantes et les populations du Grand Nord de la Martinique.

 

Ce projet de Charte  de la Montagne Pelée et des Pitons est une démarche partenariale à travers laquelle l’Etat, les Collectivités locales, CAP NORD, mais également les élus et parlementaires de Martinique s’engagent à mettre en œuvre un programme d’actions concrètes visant : 

  • - à améliorer le cadre de vie des habitants du Grand Nord,
  • - à conforter un  projet de développement durable et solidaire des communes limitrophes de la Montagne Pelée.

 

De part sa philosophie et ses objectifs, cette charte de la Montagne 

Pelée devrait s’inscrire dans les orientations proposées dans le cadre de la Charte du PARC NATUREL DE MARTINIQUE

 

La Martinique est une île de 1 128 km2, la Montagne Pelée s’étale sur près de 120 km2 soit un peu plus de 1/9ème de sa superficie. Nous ne pouvons plus tourner le dos à un monument de notre patrimoine naturel qui occupe 1/9ème de la superficie totale du pays. Vous comprenez dès lors, TOUT l’intérêt de NOTRE PROPOSITON DE CHARTE DE LA MP ET DES PC aujourd’hui.

 

Et, c’est précisément pour que ma démarche ne s’inscrive pas dans une espèce de frénésie pro-environnementale mais bien dans la durabilité, que nous continuerons à porter le projet d’inscription de la Montagne Pelée et de Pitons du Carbet au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. 

 

Au-delà de l’aspect poétique, mais de manière plus prosaïque, cette charte devrait nous permettre d'assurer la cohérence  et la coordination des actions menées sur le territoire par l'ensemble des acteurs.

Oui, notre responsabilité est grande car nous devons répondre à la fois à la crainte et à l’impatience qui gagnent plus en plus de Martiniquais. 

 

C’est donc dans un esprit de rigueur, de transparence mais avec la motivation qui m’anime que j’entends conduire, au-delà des clivages politiques, cette nouvelle équipe sur le terrain de la réalisation de nos objectifs. 

 

Le Parc Naturel de Martinique est une structure qui appartient à tous. Il doit être l’instrument de tous,  mis au service du pays et des populations qui y vivent. 

Soyons donc fiers de notre mission et mettons-nous rapidement au travail. 

 

Je vous remercie de votre attention… 

 

Martinique, le 17 février 2016

 

Louis BOUTRIN

Président du Parc Naturel de Martinique.