ASSISES du SPORT MARTINIQUAIS
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DISCOURS D’OUVERTURE
Louis BOUTRIN
Monsieur le Préfet,
Monsieur le Député,
Monsieur le Pt de la Communauté d’Agglomération de l’Espace Sud
Mesdames et Messieurs les Présidents et dirigeants de Clubs,
MM.les sportifs ou simples pratiquants d’une activité physique,
Chers (es) amis (es) sportifs (ves)
Avant tout, permettez-moi, au nom de Monsieur Alfred MARIE-JEANNE, premier Président de l’Exécutif de la CTM, de vous remercier de votre présence dans ce lieu symbolique qu’est l’Institut Martiniquais du Sport (IMS).
Lieu symbolique, puisque cet IMS, longtemps catalogué d’Institut Martiniquais des... Séminaires, retrouvera sa vocation première, celle que nous avions définie lors de la toute première mandature d’AMJ à la tête de la Région Martinique, à savoir la FORMATION AUX MÉTIERS DU SPORT.
Date symbolique diront certains, puisque ces 1ères Assises du Sport Martiniquais se tiennent un certain 18 juin 2016. Soyez rassurés, ce n’est pas un Appel aux Armes à l’instar de l’Appel du 18 juin du Général De Gaulle mais un Appel à la Réflexion et au partage d’expériences de tous ceux qui souhaitent, véritablement, faire avancer le Sport Martiniquais.
Et, pendant que nous y sommes, puisqu’il s’agit des ASSISES de ce Sport Martiniquais, permettez-moi de rappeler le sens des mots et de préciser que nous ne sommes pas réunis en ce samedi matin pour nous ériger en Cour de Justice, chargée de juger les crimes commis aux dépends du sport.
Nos assises ne sont pas non plus une grande messe solennelle d’adeptes du sport car elles doivent être entendues au sens premier du terme. Elles font références aux fondements sur lesquels pourrait s’appuyer le sport martiniquais pour envisager l’avenir sous de meilleurs auspices.
En effet, à travers ces Assises du Sport Martiniquais, notre objectif est de nous interroger sur la place et le rôle que le sport tient ou pourrait tenir dans la société martiniquaise. Une société post-coloniale qui est entrée de plein pied dans la mondialisation, l’économie de marché et dans l’ère de la médiatisation et du numérique. Une société Martiniquaise dont les formes et les fonctions du sport sont si riches et si foisonnantes qu’il convient aujourd’hui de les analyser pour mieux les appréhender.
Il ne serait donc pas raisonnable de nous engager sur la voie d’une mutation du Sport Martiniquais sans avoir analysé ce qui est en jeu et sans définir ensemble une approche méthodologique.
D’abord ce qui est en jeu, le Sport Martiniquais.
Le Sport Martiniquais trouve ses origines dans un contexte historique et politique particulier qui nous impose donc une analyse singulière car il va de soi que les rapports de domination existant dans une société post-coloniale comme la nôtre transpirent à travers l’institution sportive et forgent l’identité même du Sport Martiniquais. Une institution qui se révèle être un miroir où se reflète l’histoire de la société martiniquaise, ses habitudes, ses mœurs et coutumes, mais aussi ses contradictions et les rapports de domination et de hiérarchie qu’elle a du mal à négocier avec la France.
Dès lors, deux visions du Sport Martiniquais apparaissent.
On peut considérer que le Sport Martiniquais n’existe pas en tant qu’entité humaine, culturelle et sociale. On admet alors qu’il n’est qu’un simple appendice du sport français et que nous sommes condamnés à servir de vivier aux équipes nationales françaises. Dans ce cas, une simple décentralisation plus ou moins poussée suffit largement pour mettre en place nos politiques publiques sportives.
Mais, il existe une autre vision, une autre logique. Celle qui donne plus de sens à notre revendication de responsabilité et de participation aux Championnats étrangers ou d’adhésion de la Ligue de Football de Martinique (LFM) à la Fédération Internationale de Football Association (FIFA). Cette autre logique découle du fait que le Sport Martiniquais évolue suivant sa propre trajectoire, dans un espace géographique qu’est la Caraïbe et qu’à ce titre, à l’instar des autres nations caribéennes qui explosent sur la scène internationale et qu’il a suffisamment de consistance culturelle pour aspirer à mener son propre destin. Cette autre logique nous oblige aujourd’hui à débattre de la question du SPORT & IDENTITÉ MARTINIQUAISE (Samedi 30 juillet 2016 – Thème 2)
PHOTO : Louis BOUTRIN
Aujourd’hui, l’institution sportive martiniquaise représente un modèle d’organisation combinant miraculeusement des structures associatives qui fonctionnent sur la base d’un bénévolat, d’une tutelle étatique et de partenaires locaux qui participent au financement du sport et à sa gestion quotidienne. Cette institution sportive a prouvé par le passé sa capacité à résister aux nombreuses crises qui l’ont traversée et à s’adapter, tant bien que mal, pour mener les différentes missions qui lui ont été assignées. La tenue de ces Assises sera l’occasion de passer en revue ces multiples missions du Sport Martiniquais.
Venons-en à l’approche méthodologique.
Notre cible aujourd’hui est le sport dans toute sa complexité. De la pratique du champion, car la Martinique, quoiqu’on dise, demeure une terre de Champions, jusqu’à la pratique régulière du sport occasionnel ou d’une simple activité physique, vous en conviendrez, qu’il sera difficile de débattre de sujets aussi proches mais aussi éloignés tant dans leur origine que dans leur finalité. Des disciplines où cohabitent ETHIQUE et PRATIQUES différentes.
Nous avons choisi la période de Juin-Juillet où tous les championnats sont terminés pour profiter de la trêve sportive et confronter ensemble nos expériences multiples sur les pratiques sportives. La forte médiatisation de l’EURO de FOOTBALL ainsi que la tenue prochaine des Jeux Olympiques de RIO (début août 2016), loin d’être des concurrents, devront favoriser la réflexion et tenir en haleine nos concitoyens sur ces ASM.
En effet, durant un mois et demi, élus, professionnels, éducateurs et dirigeants sportifs débattront autour de thématiques aussi diverses que :
Co-concepteur du Centre d’Évaluation Sport-Santé, des Parcours-Santé de Morne Cabri et de Terreville (Schoelcher), c’est avec enthousiasme que j’apporterai mon expérience personnelle à la réflexion sur le SPORT-SANTÉ prévue pour le Samedi 23 juillet 2016.
Nous aurons aussi à cœur de nous pencher sur l’avenir de deux disciplines, parmi les plus populaires du pays, qui connaissent une sérieuse crise de croissance, je parle bien sûr du FOOTBALL MARTINIQUAIS et du TOUR DE MARTINIQUE DES YOLES RONDES.
Pour l’heure, nous vous invitons à partager la réflexion avec les élus de la CTM mais aussi avec les autres partenaires institutionnels (État, les 3 EPCI, DJSCS, Rectorat, UA, CROSMA) autour de deux thèmes :
Le choix de ces deux ateliers en ouverture des Assises du Sport Martiniquais (ASM) nous permettra de faire un état des lieux de l’existant tant en matière d’équipements et d’infrastructures qu’en matière d’emplois. L’objectif étant, in fine, d’adapter équipements et infrastructures aux différents enjeux qui seront débattus à travers les ateliers à venir et d’estimer le gisement d’emplois que l’on peut espérer pour les jeunes martiniquais. Viendra alors, nécessairement, le moment d’adapter les formations aux métiers du sport à la demande du marché. Pour nous autres élus de la principale Collectivité Territoriale du pays, le sport est un véritable service public qui nécessite, à l’instar des autres secteurs, la mise en place de politiques publiques qu’il conviendra d’évaluer le moment venu.
Un programme donc très riche qui se termina, inévitablement, par l’atelier du 30 juillet 2016 consacré au FINANCEMENT DU SPORT. Car, en cette période d’austérité économique, si nous voulons gagner le match et relever des défis à venir, il faudra bien réserver au sport la place qu’il mérite dans la programmation budgétaire de la CTM. Bien sûr, le dernier mot reviendra à Alfred MARIE-JEANNE, président de Racing-Club de Rivière-Pilote durant 27 ans, qui saura opérer les arbitrages nécessaires à cet effet.
Pour l’heure, quelle que soit notre vision du Sport Martiniquais, nous nous devons de trouver un fil conducteur à notre entreprise audacieuse. Pour ce faire, je vous propose une triple démarche :
La 1ère démarche c’est celle des exposés.
Elle devrait favoriser l’amorce des débats, à travers un ou plusieurs exposés de fond qui nous permettront de faire un état des lieux ou de partager des expériences différences.
La 2ème démarche, c’est celle du forum.
Il s’agira de donner la parole à tous ceux qui sont venus des quatre coins de la Martinique exprimer leurs préoccupations et dire ce qui ne va pas. Mais, soyons fair-play, et ne transformons pas ces ASM en un espace de lamentations où chacun viendrait déverser ses rancœurs ou son mal-être personnel. La parole est certes libre mais la liberté d’expression doit se combiner avec le respect des autres. Je compte donc sur votre esprit sportif pour jouer le jeu et surmonter cet obstacle.
La 3ème démarche, c’est celle de la synthèse.
A partir des exposés et des contributions issues des forums, nous tenterons d’identifier ensemble les rôles et les fonctions de chacun afin de formuler des pistes et des solutions aux problèmes qui assaillent le sport martiniquais.
A travers cette démarche, la CTM tient à réaffirmer son engagement auprès du mouvement sportif et à encourager également les pratiques sportives non compétitives. Il n’est pas inutile de rappeler notre engagement auprès des Martiniquais à travers le PROJET DU GRAN SANBLÉ où nous préconisons un véritable Plan d’épanouissement de la Jeunesse où le sport sera le lien transversal entre différentes activités.
Notre souhait est aussi d’élaborer, à l’issue de ces ASM, un LIVRE BLANC DU SPORT MARTINIQUAIS où seront définies les orientations stratégiques de la CTM en matière de politique publique sportive au profit de l’ensemble des Martiniquais.
C’est à travers cette épreuve à la fois sportive et cérébrale que je déclare ouvertes les Assises du Sport Martiniquais.
Mèsi anpil
Mèsi an chay
Martinique, le 18 juin 2016
Louis BOUTRIN
Conseiller Exécutif CTM
chargé des SPORTS.
PHOTOS - 18 JUIN 2016 :
Les participants ont débattu des 2 thèmes du jour jusqu'à 13H15.
Intervention remarquée de Camille ALEXANDRE qui défend le statut du "Journaliste du Sport"... cela promet pour l'atelier "SPORT & MÉDIAS" !
La.benjamine des participants a écouté sagement les débats.
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PROGRAMME DES PROCHAINS ATELIERS