DEPUIS 2011, A. MARIE-JEANNE & L. BOUTRIN RECLAMENT
UN DISPOSITIF DE BARRAGE FLOTTANT
Juillet 2011. Arrivée
des premières vagues de sargasses sur le littoral de Martinique. Devant la
répétition cyclique du phénomène, des voix s’élèvent pour interpeller les
services de l’Etat et réclamer l’état de catastrophe naturelle. Depuis, le
phénomène a fait couler beaucoup d’encre mais peu d’actions concrètes face à
l’ampleur de la catastrophe environnementale, sanitaire et économique.
Inlassablement, les autorités s’échinent à résorber les conséquences sans
véritablement s’attaquer à des solutions préventives plus efficientes.
Retour sur les
propositions du Député Alfred Marie-Jeanne et du Conseiller régional Louis
Boutrin qui n’ont eu de cesse de réclamer un dispositif de barrage flottant
pour protéger les fonds de baies et les criques où viennent s’échouer les sargasses.
Un dispositif qui semble faire ses preuves dans d’autres îles et pour lequel on
attend toujours que les premiers kilomètres soient déployés sur notre littoral.
L'INVASION DES SARGASSES RÉVÈLE NOTRE VULNÉRABILITÉ
04-06-2015
Lutte contre les marées noires & invasions de sargasses :
nous ne sommes pas prêts !
par Louis BOUTRIN
12 Décembre 1999 - Naufrage de l’Erika. Un pétrolier de 30 884 tonnes déverse sa cargaison de fioul lourd sur les côtes de la Bretagne et de Vendée. Cette catastrophe écologique reste gravée dans les mémoires de par son impact sur l’environnement et ses conséquences économiques sur le tourisme et le secteur pêche. L’Erika, c’est pratiquement 400 km de littoral contaminé soit plus de la distance entre la Martinique et la Guadeloupe (284 km).
Martinique – SARA. Notre pays importe chaque année 850 000 tonnes de pétrole brut acheminé par des supertankers d’une capacité de 85 000 tonnes (2,8 fois celle de l’Érika). Les risques d’accident ne sont pas à écarter et en cas de marée noire, la législation prévoit, entre autres, un dispositif de barrage flottant pour contenir la pollution. Dès lors, le parallèle entre marée noire et pollution aux sargasses s’impose.
2011 – 2014. Pollution du Littoral par les sargasses. L’impuissance des autorités publiques à contenir l’invasion des algues sargasses devrait nous alerter sur les conséquences d’une marée noire en Martinique. Peu importe l’origine du phénomène (accidentelle ou « naturelle ») puisque les conséquences demeurent identiques. D’ailleurs, on ne comprend pas les raisons pour lesquelles les préfets de Guadeloupe et Martinique n’ont pas déclenché le plan POLMAR Terre avant que la pollution n’atteigne nos côtes. Défini par la circulaire du 1er Ministre du 17 février 1997 ce plan prévoit, outre le dispositif de barrage flottant, des moyens techniques, financiers et du personnel qualifié pour faire face au sinistre.
Réclamé depuis 2011, un tel dispositif aurait dû être déployé le long du littoral notamment dans les fonds de baies et les criques où les sargasses viennent s’échouer avec les conséquences environnementales, sanitaires et économiques que l’on sait.
Reste à aborder la sempiternelle question du coût d’une telle opération. C’est là que le bât blesse ! L’absence d’évaluation chiffrée de l’impact économique de l’invasion des sargasses fait cruellement défaut. Activités de la pêche, de la restauration et du tourisme impactées, écoles fermées, chômage technique pour certains professionnels, tout doit être pris en compte.
Et, devant la répétition cyclique du phénomène, il convient de mettre en balance le coût d’achat d’un dispositif de barrage flottant et le bénéfice que l’on pourrait tirer d’une politique préventive moins frileuse. Au moment où la Martinique s’apprête à opérer une transition institutionnelle c’est le moins que l’on puisse attendre de ceux qui ont pour seul discours celui de la Responsabilité martiniquaise. C’est à croire que les mots sont des totems sous toutes les latitudes !
Martinique, le ...16 oct. 2014
Louis BOUTRIN
Président de MARTINIQUE-ÉCOLOGIE
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REGION-MARTINIQUE :
BEAUCOUP D'EFFETS D'ANNONCE POUR PEU DE RESULTATS CONCRETS !
La Guadeloupe vient de démontrer avec succès que la lutte contre l'échouage des algues sargasses ne s'inscrit pas que dans le registre de l'imaginaire...
En Martinique, le Conseil régional a été transformé en théatre des apparences. Depuis le 8 juin 2015, la Conseillère régionale Chantal MAIGNAN a été investie officiellement d'une "mission Sargasses". Personne ne lui reconnait une quelconque compétence dans le domaine. Mais qu'importe, la nomination est habile même si elle sent la manoeuvre politicienne. L'exécutif régional a voulu lancer un pavé dans la baie du Robert ce qui a eu pour effet d'agacer considérablement Alfred MONTHIEUX, le maire de la commune. Mais MAIGNAN est beaucoup plus préoccupée par ses postures médiatiques que par les Sargasses. Elle passe son temps sur les réseaux sociaux et ses récentes sorties contre les journalistes en disent long sur ses véritables motivations.
Au final, beaucoup d'effets d'annonce pour très peu de résultats concrets. Les administrés qui subissent les affres de cette pollution pérenne et nauséabonde risquent de s'en souvenir le moment venu.
Pourtant, l'exemple de la Guadeloupe nous prouve que nos préconisations pour contenir les sargasses au large avant qu'elles n'échouent sur notre littoral ont montré toute leur pertinence.
C'est d'ailleurs tout le sens de l'intervention du député Alfred MARIE-JEANNE à l'Assemblée Nationale, le 4 août dernier, pour l'extension et l'adaption des PLANS POLMAR mer et terre dans la lutte contre l'invasion des sargasses.
Louis BOUTRIN
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M. Alfred Marie-Jeanne alerte M. le Ministre de l'intérieur sur les conséquences de l'invasion des algues sargasses sur le littoral antillais.
4 août 2015
Depuis l'an 2011, la Martinique est envahie par des vagues successives d'algues sargasses. Conséquences du réchauffement climatique pour les uns et de l'utilisation intensive de pesticides déversés dans le fleuve Amazone pour d'autres, ces algues viennent s'échouer sur le littoral notamment dans les fonds de baies et les criques où elles se décomposent.
L'impact sanitaire, écologique, économique et social de cette évasion de sargasses n'a pas encore été évalué par les autorités publiques.
Mais d'ores et déjà, se pose un réel problème de santé publique : les riverains sont incommodés par des odeurs nauséabondes et plusieurs écoles ont dû être fermées à cause de l'exposition continue au sulfure d'hydrogène, gaz irritant qui empeste l'atmosphère.
Quant aux activités de pêche, de restauration et du tourisme, elles sont fortement impactées entraînant une perte d'attractivité de la destination Martinique, un chômage technique et une baisse des revenus de ces professionnels.
Plusieurs parlementaires, dont le député Bruno Nestor-Azerot, sont intervenus à l'Assemblée nationale pour réclamer que l'état de catastrophe naturelle soit décrété pour la Martinique. En réponse à ces interpellations, le 23 juillet 2015, Mme Pau-Langevin, ministre des outre-mer, a déclaré que « (...) le ministère de l'intérieur n'a pas considéré qu'on était dans une situation de catastrophe naturelle ».
En effet, en l'état actuel des dispositions législatives et réglementaires et du droit positif français, l'invasion des algues sargasses n'entre pas dans la définition juridique de l'état de catastrophe naturelle. Or, en l'absence d'une telle reconnaissance par son ministère, l'indemnisation des victimes et du préjudice de cette calamité naturelle ne peut être accordée.
Il convient dès lors de faire évoluer ces dispositions par une modification des articles 2 de la loi n° 82-600 du 13 juillet 1982 relative à l'indemnisation des victimes de catastrophes naturelles et L. 125-1 du code des assurances ainsi que du décret du 18 juin 2015 relatif à l'indemnisation des collectivités territoriales et de leurs groupements touchés par des évènements climatiques ou géologiques, prenant en compte le phénomène récent d'invasion des sargasses.
De même, devant la répétition cyclique du phénomène, les préfets de Martinique et de Guadeloupe devraient déclencher les plans POLMAR mer et terre AVANT que la pollution n'atteigne nos côtes. Définis par la circulaire du Premier ministre du 17 février 1997 ces plans permettraient de prévoir, outre le dispositif de barrage flottant, des moyens techniques, financiers et du personnel qualifié pour faire face à cette invasion.
Il lui demande donc de faire diligence pour que la reconnaissance de l'état de catastrophe naturel soit étendue à l'invasion des algues sargasses sur le littoral de la Martinique, de la Guadeloupe, de Saint Barthélémy et de Saint Martin.
Question écrite n° 86556 de M. Alfred Marie-Jeanne
Toute une gamme de produits cosmétiques à base d'algues
26-07-2011
Les Antilles subissent actuellement une invasion inhabituelle d'algues brunes des Sargasses qui empoisonnent le quotidien des baigneurs, pêcheurs et autres plaisanciers. Notre seul souci, nous débarrasser, coûte que coûte, de ces maudits envahisseurs qui viennent squatter les plages de notre littoral.
De l'autre côté de l'Atlantique, en Bretagne, on tente par tous les moyens de ... capturer ces mêmes algues. Là-bas, l'algue c'est l'avenir. Certains y voient l'or noir du XXIe siècle. Dans cette perspective, un Centre d'Etude et de Valorisation des Algues a été créé afin de développer une industrie de produits cosmétiques à base d'algues.
Alors, pourquoi pas quelques barrages flottants le long de notre littoral afin de capturer les algues brunes que l'on confinerait tout au large avant de les revendre aux Bretons ? Un tel process aurait comme autre mérite de protéger nos plages. A quelque chose malheur est donc bon ? Et si notre infortune de ce mois de juillet 2011 ne faisait que cacher ... notre fortune de demain ! Qui sait ? Pour l'heure, l'exemple de la Bretagne mérite d'être scruté de très près. Ne nous privons pas ! Louis Boutrin.
PHOTO : Forts marnages, brassage des eaux, relief sous-marin favorable : le nord de la Bretagne offre un terrain de choix à l'algue, comme ici avec l'impressionnant sillon de Talbert à Pleubian, qui protège de vastes étendues propices à la récolte à marée basse.