Il était convenu, sitôt l’officialisation de cette annonce par les Ministres, de la tenue d’une conférence de presse entre le Président A. Marie-Jeanne et le Préfet S. Cazelles, ainsi que du Parc Naturel qui assure le portage du dossier pour le compte des deux maîtres d’ouvrage. Visiblement, pris dans le tourbillon médiatique et surfant sur la plénière de la CTM, le Président du Parc Naturel, s’est lancé dans une intervention aussi pathétique qu’inutile. Une parenthèse insignifiante qui n’entache en rien notre enthousiasme à finaliser ce projet.

Tout d’abord, au nom de tous les Martiniquais et de la Martinique entière, il convient de se réjouir de cette nouvelle étape décisive qui nous ouvre des perspectives encourageantes avec la présentation de la candidature de nos monuments naturels emblématiques devant les instances internationales de l’UNESCO, en juillet 2022.

On mesure aujourd’hui, le long chemin parcouru depuis l’initiative du député Alfred Marie-Jeanne en mai 2010, lors des débats sur le projet de Loi du Grenelle de l’Environnement, pour l’inscription de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord de la Martinique au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

On apprécie également la persévérance de tous les acteurs qui, depuis l’inscription sur la liste indicative en 2014 par MM Serge Letchimy et Daniel Chomet, respectivement présidents de l’ex-Région et du PNM, d’un premier dossier très ambitieux incluant les massifs volcaniques du Sud-Ouest, le Rocher du Diamant et la Presqu’île de la Caravelle, dossier malheureusement retoqué par le Comité français au patrimoine mondial (CFPM).

On se souvient aussi de notre proposition d’un second dossier d’un « Bien Mixte », naturel et culturel, pour mettre à profit les énormes potentialités de Saint-Pierre, ville d’Art et d’Histoire, lui aussi retoqué après sa présentation au Ministère de la Culture.

On apprécie dès lors, le troisième dossier incluant exclusivement les massifs volcaniques et forestiers de la Montagne Pelée et des Pitons du Nord de la Martinique dont la Valeur Universelle Exceptionnelle a été validée en octobre 2016, à partir de deux critères : VIII géologie – volcanisme & X biodiversité, en 2017 pour son périmètre et en 2019 pour son plan d’action.

C’est ce dossier qui finalement a été retenu par le Ministère de la Transition Écologique en novembre 2019, l’estimant et nous citons « suffisamment mature pour être déposé devant les instances de l’UNESCO par la France » (13 nov. 2019). L’annonce officielle de dépôt de notre candidature par la France est donc le couronnement du travail et du soutien de l’ensemble des acteurs qui, dès sa genèse, ont porté ce projet.

Pour autant, rien n’est encore gagné, nous avons devant nous 18 mois de travail et surtout de vigilance car, manifestement, la bêtise humaine n’a pas de limite. Pour preuve, ce courrier surréaliste daté du 12 décembre 2020, du Syndicat des forestiers Privés de Martinique au Président de la République lui demandant « de surseoir à l’examen de ce projet et de ne retenir qu’un projet faisant l’unanimité localement, comme le projet de classement de la Maison Carrée porté par la Ville de Nîmes ». No comment ! Et, nous vous passons les détails et autres approximations juridiques que vous découvrirez dans ledit courrier (voir annexe lettre à Emmanuel Macron de M. Pascal Fardin Président du Syndicat des Forestiers privés)

Méfions-nous également de l’inculture scientifique et de la naïveté politique de ceux qui, instrumentalisés par des esprits malveillants, font l’apologie de la technocratie. En effet, contrairement aux affirmations d’un adepte du psittacisme, les stratégies retenues dans ce dossier de candidature découlent, dès sa conception, d’une vision prospective du pays et de choix politiques déterminés. Il est tout aussi absurde de le réduire à sa seule rédaction que de penser que l’Obamacare, cette grande réforme de santé visant à l’obtention d’une assurance maladie pour 46 millions d’américains, aurait été rédigée ligne par ligne par son concepteur Barack Obama.

Quand, au cours d’une audition, le CFPM vous demande de circonscrire notre candidature au seul critère X biodiversité et de renoncer au critère VIII volcanisme alors même que l’UICN a identifié le type Péléen comme lacune du Patrimoine Mondial pour les volcans, il faut trouver des arguments suffisants, s’adjointe l’expertise de volcanologues de renom pour défendre votre choix.

Quand, il y eu une volonté politique de nos gouvernants d’inscrire notre candidature dans le cadre de celle d’un bien transfrontalier porté par le gouvernement de la Dominique ce n’est pas une équipe projet qui est en mesure d’apporter la réponse politique qui s’impose. C’est bien au politique clairvoyant d’assurer ses responsabilités et de rappeler au Préfet et au CFPM que la Dominique est un état souverain et que l’on ne peut décider pour elle sans son consentement.

Quand le « Génie de chez Toshi » pète les plombs

et souhaite se battre physiquement

S’agissant de l’intervention du président du Parc naturel lors de la plénière de l’Assemblée de Martinique du 5 février 2021, il n’y a pas lieu de s’y attarder malgré les contre-vérités manifestes qui s’expliquent aisément par un absentéisme chronique !

Ce conseiller territorial affirme que le projet n’a jamais été présenté devant l’Assemblée de la CTM : FAUX !

Les rapports produits en annexe infirment de telles allégations. Pire, les délibérations de l’Assemblée de Martinique viennent confirmer le désintérêt réel pour les activités du Parc Naturel et singulièrement pour le projet de l’UNESCO (voir annexe – 2 délibérations CTM - absences de notre génie). Et ce n’est pas la posture actuelle d’un parfait doucineur qui se précipite sur les médias pour s’approprier le travail des autres ni une communication factice qui tromperont les Martiniquais.

Je n’ai pas l’intention de descendre dans le marigot que je laisse, volontiers, à celui qui, faute d’argument voulait me frapper. en me poursuivant à mon départ du Comité syndical du PNM, le 15 janvier 2021. Il a fallu l’intervention musclée des agents du PNM, pour retenir ce pathétique personnage au double visage.

Mon rôle en tant que Politique ce n’est pas de me battre physiquement avec quiconque mais, au-delà de la mise en œuvre des politiques publiques pour le pays, de contribuer à l’élévation du niveau de la conscience collective martiniquaise.

Louis Boutrin