« Depuis le 20 janvier, le collectif Liyannaj kont pwofitasyon a déclenché un mouvement de grève générale sur la base d'un programme de revendications comportant 14 6 points. Depuis cette date, la Guadeloupe est paralysée. Le peuple a investi la rue pour exprimer son ras-le- bol et ses aspirations immédiates et légitimes à vivre mieux et dans la dignité. La mobilisation populaire se développe et s'élargit à tous les domaines de la vie économique, sociale, culturelle, associative...
Après maintes tergiversations, les représentants de l'Etat, des collectivités, du patronat ont fini par accepter la négociation avec le collectif, composé de 49 organisations. Pour plus d'efficacité le collectif a d'une part, proposé un accord de méthode et a, d'autre part, répertorié les principales revendications, dites de premier niveau, à satisfaire en priorité. Le 25 janvier, plus de 25 000 Guadeloupéens ont manifesté dans les rues de Pointe-à-Pitre leur mécontentement contre les agissements de ceux qui détiennent le pouvoir économique et politique en Guadeloupe et ont affiché leur adhésion à ce mouvement social qui ébranle les fondements d'une société qui produit de la misère et de l'exclusion.
Le dimanche 25, plus de 40000 Guadeloupéens ont déboulé en conscience dans les rues de Pointe-à-Pitre avec les groupes et mas kiltirel. Et pourtant, ceux qui font front contre la mobilisation populaire - le patronat, mais aussi les collectivités et l'Etat - n'ont toujours pas compris la mesure de la profondeur et de l'ampleur de ce mouvement.
Après quatre séances de négociation marathon, l'Etat, les collectivités et le patronat n'ont apporté aucune réponse sérieuse aux revendications précises du collectif, à l'attente d'une population en souffrance, ni sur la revalorisation de 200 euros des bas salaires, des retraites et minima sociaux, ni sur la baisse des loyers, des impôts et taxes qui réduisent le peuple à la misère.
Bien au contraire, ceux qui détiennent le pouvoir par le suffrage du peuple parlent de chienlit et en appellent au renforcement de l'Etat. Depuis le début du mouvement, l'Etat n'a cessé de renforcer son dispositif de répression : les mamblos débarquent chaque jour par charter. Le préfet, au nom du gouvernement, a décidé délibérément de faire taire la contestation populaire par la répression.
Le collectif Liyannaj kont pwofitasyon lance un appel solennel aux élus guadeloupéens pour qu'ils se déterminent clairement par rapport au mécontentement du peuple et son aspiration à plus de justice et d'équité sociale.
Le collectif lance un vibrant appel au peuple guadeloupéen pour qu'il renforce sa mobilisation et s'empare de la rue pour exiger sans délai la satisfaction de ses légitimes aspirations.
Le collectif lance un vibrant appel à tous les élus guadeloupéens pour qu'ils puissent se déterminer clairement par rapport à la vague de répression qui va s'abattre sur le peuple guadeloupéen en mouvement. »