Crise sociale en Gwada

Les évènements heure par heure

Nombreuses réactions de la classe politique française après les émeutes d'hier soir en Guadeloupe où un syndicaliste, Jacques Bino, membre du groupe AkIYO a été tué par une bande de jeunes à la cité Henri IV

12h44 Au petit matin sur l'île -il y a cinq heures de décalage horaire avec la métropole-, Elie Domota, le leader charismatique du LKP, réagit à la mort du syndicaliste tué par balle cette nuit. «C'est désolant qu'il faille, à chaque fois que les Guadeloupéens posent un problème, qu'il y ait un mort pour trouver des solutions». Au micro de France info, Elie Domota exprime «sa colère»: «Le mal a été fait, un homme est tombé. (...) Il aurait fallu bien amont que Yves Jégo respecte ses engagements. Ce n'est pas simplement la signature d'un quelconque un protocole sur les salaires qui va régler la situation. Le malaise est encore plus profond qu'on aurait pu l'imaginer: c'est quasiment la Guadeloupe qui est en train d'exploser.»

12h41 Le dirigeant altermondialiste José Bové part dès cet après-midi sur l'île. «Je vais là-bas pour manifester ma solidarité et en même temps partager les meilleurs moyens pour obtenir les résultats qu'ils attendent».

12h02 Les organisations syndicales accusent l'Etat de jouer le «pourrissement» outre-mer.
«Alors que le gouvernement a toujours tout décidé en Guadeloupe, d'un seul coup il dit "c'est pas mon job" et on voit ce qui est en train de se passer, c'est pire que ce qu'on pouvait craindre», dénonce François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT.
Même discours du leader de FO, Jean-Claude Mailly, qui appelle «chacun à prendre ses responsabilités».

11h19 François Bayrou, président du Mouvement Démocrate (MoDem) sur RTL: «le gouvernement n’a pas su gérer cette crise (...)  Et évidemment aujourd’hui, on se trouve devant un débordement incontrôlé, incontrôlable pour l’instant, et qui est extraordinairement inquiétant».
Il a rappelé avoir proposé pendant la campagne présidentielle «que l’Outre-mer devienne zone franche», pour permettre le développement d’une «économie de bonne santé», où l’on n’est pas obligé de tout importer.

11h09 Réunion de crise. Michèle Alliot-Marie, la ministre de l’Intérieur, de l’Outre-mer et des Collectivités Territoriales tiendra aujourd'hui à 16 heures une réunion «consacrée à la sécurité publique aux Antilles». «Cette réunion se tiendra désormais quotidiennement».

10h43 L'information, donnée sur Europe 1 ce matin, vient d'être confirmée par la cellule de crise de la préfecture de la Guadeloupe. Un homme d’une cinquantaine d’années a été tué par une balle tirée «depuis un barrage tenu par des jeunes». La victime, qui a été tuée alors qu’elle se trouvait à bord d’une voiture dans la cité Henri IV, une zone sensible du quartier Chanzy à Pointe-à-Pitre, était «un syndicaliste qui revenait d’un meeting». «Ce n’est pas un mort lié aux forces de l’ordre».

10h10 Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l’UMP, accuse le collectif LKP à la tête du mouvement de grève en Guadeloupe de «laisser déraper» le mouvement.
«C’est à la fois contre-productif et stupide, car ceux qui paient les pots cassés sont les Guadeloupéens les plus modestes qui souffrent du blocus et qui vont perdre leur emploi à cause de la prise en otage de l’activité économique en Guadeloupe».

9h32 «Le général de Gaulle, François Mitterrand, Jacques Chirac aimaient les DOM, lâche Martine Aubry, la première secrétaire du PS au micro de France inter. Là, ils ont l’impression qu’on ne les aime plus, qu’on ne s’occupe plus d’eux.» Et d'ajouter, pour que ce soit bien clair: «Je pense qu’aujourd’hui le président de la République devrait s’y intéresser.»

Cette nuit: La Guadeloupe a connu une nouvelle flambée de violence avec au moins trois policiers et trois gendarmes légèrement blessés par des tirs d’armes à feu.

A Baie-Mahault (10 km de Pointe-à-Pitre), des jeunes armés de fusils à pompe ont tiré à balles réelles en direction des forces de l’ordre. «Les jeunes ont même tiré sur l’hélicoptère qui amenait sur place le colonel de gendarmerie», a affirmé selon le maire de la ville, Ary Chalus, évoquant des scènes de «chaos». «On risque d’avoir des familles endeuillées, il y a des enfants de 15 ans qui sont en train d’affronter les gendarmes».

Des magasins ont été pillés à Pointe-à-Pitre et dans d’autres localités voisines. Et notamment plusieurs magasins et entreprises du groupe béké (descendants de colons blancs) martiniquais Bernard Hayot (GBH), dont un hypermarché Carrefour.

Face à ce regain de violences, le gouvernement et le «collectif contre l’exploitation» (LKP), qui mène la grève générale, ont lancé des «appels au calme». «Ne mettez pas votre vie en danger, ne mettez pas la vie des autres en danger», a demandé le leader charismatique du LKP, Elie Domota, en créole, sur la radio RCI.

2 heures du matin (21 heures en Guadeloupe): un internaute, résident à Pointe-à-Pitre, publie cette vidéo filmée mardi depuis sa voiture.