Le président de la République a demandé à Jack Lang d'être son émissaire spécial pour Cuba pour explorer avec les autorités cubaines les modalités d'une reprise du dialogue politique et de la coopération entre la France et Cuba", a-t-on indiqué à l'Elysée.
Au cours de son séjour à La Havane, le député socialiste du Pas-de-Calais doit avoir "une série d'entretiens" avec des "responsables cubains", a ajouté la même source, sans plus de détail. Jack Lang devrait profiter de cette visite pour rencontrer le président cubain Raul Castro, qui a pris il y a un an la relève de son frère Fidel, malade, à la tête du pays, a-t-on indiqué de source proche du dossier. Selon l'entourage de Jack Lang, celui-ci est "porteur d'un message du président" Sarkozy. "Chaque fois qu'il se déplace à l'étranger, il représente aussi la France", a fait valoir la même source, soulignant que l'ex-ministre de François Mitterrand connaissait les dirigeants cubains "depuis trente ans". M. Lang, qui est régulièrement cité comme l'une des "cibles" probables de la politique d'ouverture de Nicolas Sarkozy, avait évoqué en décembre dernier comme l'un de ses "projets" une mission exploratoire à Cuba, précisant qu'il n'avait "aucune raison" de la refuser si le président la lui proposait. "Si j'y vais et si le président pense utile que je contribue à réchauffer les rapports entre Cuba et la France, s'il advient qu'on me le demande, je n'ai aucune raison" de refuser, avait-il alors déclaré. Le député, souvent aperçu à l'Elysée, a participé au comité de révision de la Constitution présidé par l'ancien Premier ministre Edouard Balladur et été le seul socialiste à voter la réforme adoptée en juillet 2008 à une majorité qualifiée d'une voix, suscitant les critiques de nombre de ses amis politiques. Régulièrement soupçonné par eux de vouloir céder aux sirènes de l'ouverture, il a plusieurs fois démenti toute velléité d'accepter une quelconque fonction qui lui serait proposée par Nicolas Sarkozy. Il n'a par contre pas exclu de participer, avec le feu vert du PS, à d'éventuelles missions "de réflexion". L'Union européenne a levé complètement en juin dernier les sanctions, suspendues depuis 2005, qu'elle avait prise contre Cuba pour protester contre les violations des droits de l'Homme. Ces sanctions consistaient à limiter les visites bilatérales de haut niveau. En octobre, à l'issue de leur première réunion de niveau ministériel depuis 2003, l'UE, alors présidée par la France, et Cuba ont décidé de reprendre leur coopération et de poursuivre leur dialogue.