Le préfet Mancini lance un appel au calme
Après les violents incidents de vendredi 6 mars en fin d'après-midi, le préfet, Ange Mancini, a lancé un appel au calme. Il a demandé à l'ensemble de la population de rester calme et chez elle et annoncé un déploiement massif de forces de l'ordre.
"Je voudrais faire un appel solennel à la population parce qu'aujourd'hui des incidents extrêmement graves ont eu lieu", a déclaré à la télévision M. Mancini. Il a demandé "à l'ensemble de la population de rester calmes et chez eux" après 20H00 et précisé qu'il remettait "en place, en concertation avec la ville, le système de protection" comme après les émeutes des nuits du 24 au 25 février et du 25 au 26, c'est-à-dire un déploiement massif de forces de l'ordre. Pour vendredi, "si nous sommes intervenus, c'est parce que des personnes ont été menacées", a-t-il justifé, faisant référence aux békés - descendants de colons blancs - molestés lors d'une manifestation qu'ils avaient organisée à Fort-de-France avec d'autres agriculteurs et socio-professionnels pour réclamer "le droit de travailler". Le préfet a "remercié personnellement" le député-maire de Fort-de-France Serge Letchimy, qui s'est interposé à plusieurs reprises pour calmer les gens. Les premiers incidents intervenus lors de cette opération escargot, qui se tenait sur la rocade de la ville, se sont rapidement propagés au centre-ville. La Maison des syndicats, siège du "Collectif du 5 février" qui mène le mouvement contre la vie chère et la paralysie économique de l'île depuis un mois, a été envahie de gaz lacymogènes, tandis que des affrontements se déroulaient dans des rues adjacentes. "Des heurts extrêmement violents" ont eu lieu dans le centre, "où des coups de feu ont à nouveau été tirés sur les forces de l'ordre", a poursuivi le préfet Mancini. "Trois policiers ont été légèrement blessés par des plombs" de munitions de chasse, a-t-il précisé. "Nous utiliserons tous les moyens nécessaires avec la mesure nécessaire pour éviter des drames", a assuré M. Mancini, qui a déploré les "dommages collatéraux" mais aussi fustigé les "petits malfaiteurs" qui "agressent les forces de l'ordre". "Le Collectif n'a rien à voir avec cette violence", a assuré le préfet, interrogé peu après sur ATV, estimant que les incidents était le fait de "gens qui profitent de la situation". "Nous sommes en train de formaliser les accords. Il ne faut pas jouer les gros bras", a-t-il affirmé. "Il faut sortir de cette crise avec fierté et avec des résultats concrets pour les Martiniquais", a-t-il conclu.