
Face aux puissances économiques et à l'Etat, le juge a préservé la santé des Martiniquais
La nouvelle est tombée 24 heures après l'audience en référé-suspension du 8 octobre 2012 où le Président du Tribunal Administratif a examiné le recours introduit par l'Association Médicale pour la sauvegarde de la Santé et de l'environnement-Martinique (AMSES). Présidée par le Docteur Josiane JOS-PELAGE, l'AMSES demande l'annulation de l'arrêté du préfet de Martinique autorisant une dérogation à l'interdiction de l'épandage aérien.
Depuis l'annonce la semaine dernière de la suspension de l'arrêté préfectoral de Guadeloupe, les producteurs de bananes de Martinique avaient multiplié les offensives médiatiques visant à mettre en balance les emplois de la banane. Comme d'hab. les préoccupations de santé publique sont passées au second plan. Oublié le scandale du Chlordécone, oubliés les 140 Kg de pesticides utilisés chaque année pour chaque hectare de bananes, Oubliée l'explosion des cancers et autres pathologies métabolitiques liées aux pesticides. Main dans la main, les services de l'État et les producteurs tentent un nouveau coup de force dans le dos de la population pour autoriser l'épandage de produits chimiques qui viendront s'ajouter aux cocktails de pesticides qui gorgent déjà les sols et nos organismes.
Fort heureusement, dans le droit fil de l'ordonnance de Basse-Terre et de la directive européenne de 2009, le juge des référés du TA de Fort de France a également retenu l'absence d'évaluation scientifique concernant l'utilisation du Banol en épandage aérien. Une décision qui survient après les déclarations intempestives du Ministre de l'Outre-Mer, Victorin LUREL, qui voudrait mettre les juges dans le ... DROIT chemin. Louis BOUTRIN