Alex Racine est brisé. Un mois après le passage de l'ouragan Dean, sa ferme aquacole au Vauclin n'est que débris : flotteurs, filets, morceaux de pontons envolés. Au fond de l'anse de Point Chaudière, des cages à poissons demeurent enchevêtrées dans la mangrove, et ses 15 000 loups des Caraïbes (ombrines tropicales) ont pris le large, y compris ses soixante reproducteurs. Juste avant l'ouragan, il avait mis en place un superbe atelier de conditionnement des poissons, tout en Inox, réfrigéré, le fin du fin des normes européennes : « C'était la fin de la galère, je voyais le démarrage. Aujourd'hui, tout est détruit... Je n'en peux plus ! » Le moins petit des quatorze aquaculteurs martiniquais, qui exploite une concession du domaine public maritime, aurait dû produire cette année plus de 20 tonnes de poissons.